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Asie centrale : séminaire de l'ONU consacré à la coopération sur l'eau

Asie centrale : séminaire de l'ONU consacré à la coopération sur l'eau

Des enfants tadjiks.
Un séminaire de l'ONU consacré à la coopération internationale sur l'utilisation des ressources en eau et en énergie s'est ouvert lundi au Tadjikistan afin de promouvoir le dialogue et de renforcer la coopération entre les pays d'Asie centrale.

Organisé dans la capitale, Douchanbé, par la Commission économique de l'ONU pour l'Europe (CEE-ONU), la réunion de deux jours se penchera sur le rôle du droit international pour renforcer la coopération régionale en matière de gestion des ressources hydriques, en particulier via la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux.

Signé à Helsinki, le 18 mars 1992, le texte fixe un cadre pour la coopération entre les pays membres de la CEE-ONU, en matière de prévention et de maîtrise de la pollution des cours d'eau transfrontières, notamment en assurant une utilisation rationnelle des ressources en eau dans la perspective du développement durable.

La Convention d'Helsinki impose également aux parties de s'engager à prendre « toutes les mesures appropriées afin de prévenir, maîtriser ou réduire tout impact transfrontière » de pollution de l'eau. Les Etats parties doivent donc aussi « veiller à ce que la gestion des eaux transfrontières soit effectuée de manière rationnelle et respectueuse de l'environnement, faire un usage raisonnable et équitable des eaux transfrontières et assurer la conservation ou la remise en état des écosystèmes ».

Le séminaire de Douchanbé est organisé dans la perspective de l'Année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau, qui se tiendra en 2013, à l'initiative du Tadjikistan, qui est à l'origine de la résolution votée par l'Assemblée générale de l'ONU pour instaurer cette année thématique.

Avec 64 milliards de mètres cubes d'eau disponibles chaque année, grâce aux fortes précipitations et chutes de neige sur son territoire, le Tadjikistan assure 55% de l'approvisionnement du bassin de la mer d'Aral et se situe au cœur d'une région où le partage de l'eau est un enjeu majeur.

De récents projets de constructions de nouvelles centrales hydroélectriques au Tadjikistan ont par conséquent alimenté un débat régional sur les ressources en eau, né des inquiétudes des pays voisins de voir le débit des fleuves abaissé. C'est en particulier le cas de l'Ouzbékistan, où une baisse des débits des fleuves Amou Daria et Syr Daria qui le traversent remettrait en cause les cultures de coton et l'élevage, affectant ainsi toute son économie.

En avril dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'était rendu en visite dans les cinq pays d'Asie centrale pour favoriser le dialogue et réduire les tensions existantes entre le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan, sur les ressources en eau, ainsi que sur d'autres problèmes, notamment ethniques.