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Libye : saisie par le Conseil de sécurité, la CPI ouvre une enquête

Libye : saisie par le Conseil de sécurité, la CPI ouvre une enquête

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo.
« Il n'y aura aucune impunité en Libye », a prévenu jeudi le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, lors d'une conférence de presse à La Haye, au cours de laquelle il a confirmé l'ouverture d'une enquête sur de possibles crimes contre l'humanité perpétrés par le régime du dirigeant libyen Mouammar Qadhafi.

Rappelant que la Conseil de sécurité a saisi la CPI samedi dernier et soulignant que « les forces de sécurité loyales au colonel Kadhafi ont attaqué des manifestants pacifiques dans plusieurs villes de Libye depuis le début du soulèvement le 15 février », Luis Moreno Ocampo a indiqué que sept personnes, dont le colonel Qadhafi, étaient visées par cette enquête.

Le Procureur a prévenu ces personnes que « si les forces sous leurs ordres commettent des crimes, elles pourraient en être tenues responsables pénalement ». Il a précisé que son bureau allait enquêter « dans les semaines à venir, pour savoir quels sont les plus hauts responsables des crimes les plus graves commis en Libye ».

Luis Moreno Ocampo a également souhaité mettre en garde les responsables de l'opposition, pour leur rappeler qu'ils pourraient aussi faire l'objet d'enquêtes et de poursuites internationales « en cas d'accusations contre eux ». « Personne n'a l'autorité pour attaquer et massacrer des civils », a-t-il fermement insisté.

Le Procureur de la CPI a conclu en indiquant que le résultat des enquêtes serait transmis à aux juges de la juridiction internationale, « qui décideront ensuite s'ils lancent, ou non, un ou plusieurs mandats d'arrêt ».

L'ouverture de cette enquête intervient cinq jours après l'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité d'une résolution instaurant des sanctions internationales contre le régime libyen et saisissant la CPI et deux jours après le vote de l'Assemblée générale de l'ONU suspendant la Libye du Conseil des droits de l'homme.

La situation humanitaire devient également alarmante. Selon les agences de l'ONU déployées sur le terrain, près de 180.000 personnes, essentiellement des expatriés étrangers, ont fui la Libye ces derniers jours en rejoignant les frontières avec la Tunisie à l'ouest, l'Egypte à l'est et le Niger au sud.