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A Davos, Ban Ki-moon défend une révolution pour un développement durable

A Davos, Ban Ki-moon défend une révolution pour un développement durable

Le Secrétaire général Ban Ki-moon au Forum économique mondial à Davos, en Suisse.
Le Secrétaire général de l''ONU, Ban Ki-moon, a appelé vendredi à une « action révolutionnaire » pour assurer un développement durable, estimant que le modèle économique du siècle passé fondé sur une consommation irréfléchie des ressources naturelles était suicidaire.

« Au cours du siècle dernier, la croissance économique a été alimentée par ce qui semblait être une vérité : l''abondance des ressources naturelles. Nous avons miné notre chemin vers la croissance. Nous avons brûlé nos ressources vers la prospérité. Nous avons cru à la consommation sans conséquences. Ces jours sont révolus », a déclaré Ban Ki-moon devant les participants au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

« Au 21ème siècle, les ressources commencent à baisser, alors que le thermomètre mondial est en train de monter. Le changement climatique nous montre que l''ancien modèle est devenu obsolète. Qu''il est devenu extrêmement dangereux. Ce modèle est une recette pour des désastres nationaux. C''est un pacte pour un suicide mondial », a-t-il poursuivi, avant de s''interroger publiquement sur la réponse à apporter à cette situation.

« Nous avons besoin d''une révolution. Une révolution de la pensée. Une révolution de l''action. Une révolution du libre échange pour un développement mondial durable. Pour que cela se produise, nous devons être prêts à des changements majeurs – dans nos modes de vie, notre organisation sociale et notre vie politique », a-t-il estimé.

Mais le problème pour Ban Ki-moon, c''est que le monde « manque de temps ». « Du temps pour lutter contre le changement climatique. Du temps pour construire une croissance verte pérenne. Du temps pour générer une révolution de l''énergie propre ».

Dans ce contexte, le Secrétaire général de l''ONU a souligné l''importance d''impliquer le secteur privé mondial dans cette course contre la montre. « Nous avons besoin de votre participation, de vos initiatives. De vos innovations étincelantes. Rejoignez le Pacte mondial », a-t-il lancé à l''adresse des milliers de chefs d''entreprises participants au Forum de Davos.

Le Pacte mondial est une initiative de l''ONU qui propose aux entreprises de s''engager à aligner leurs opérations et leurs stratégies sur dix principes universellement acceptés liés aux droits de l''homme, aux normes du travail, au respect de l''environnement et à la lutte contre la corruption. Il regroupe des milliers de participants répartis dans plus de 100 pays, avec pour objectif premier de promouvoir la légitimité sociale des entreprises et des marchés, ainsi que des pratiques commerciales qui contribueront à l''émergence d''un marché mondial plus stable et plus équitable et d''une croissance mondiale plus durable.

« Mettez en œuvre ces principes dans vos stratégies, vos opérations, vos chaines d''approvisionnement. Ensemble, abattons les murs. Les murs entre développement économique et changement climatique. Entre le monde des affaires, les gouvernements et la société civile. Entre sécurité mondiale et pérennité mondiale. C''est bon pour les affaires, pour les politiques, pour la société », a conclu Ban Ki-moon.

A Davos, le Secrétaire général a lancé l''Initiative du Pacte mondial. Elle rassemble 54 sociétés ayant déjà adhéré au Pacte mondial et qui sont à l''avant-garde des efforts du secteur privé pour lutter contre le changement climatique et promouvoir une croissance verte.

« Quand des sociétés prennent en main des problèmes de développement durable en les intégrant à leurs opérations et leurs stratégies, année après année, vous envoyez un signal fort », a souligné Ban Ki-moon, dans une allocution prononcée devant les représentants des 54 sociétés, partenaires de l''ONU dans cette initiative.

« J''attends de ce réseau qu''il soit un facteur indispensable et fondamental pour mobiliser et développer des solutions durables. A l''ONU, nous ferons notre mieux pour soutenir vos efforts, mais nous reconnaissons aussi que la plupart du travail est entre vos mains. Merci pour votre engagement », a-t-il conclu.