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Au Niger, la malnutrition demeure élevée en dépit de bonnes récoltes

Au Niger, la malnutrition demeure élevée en dépit de bonnes récoltes

Un enfant au Niger attendant la nourriture qui l'empêchera d'être victime de malnutrition.
Les taux de malnutrition aiguë au Niger restent élevés en dépit de bonnes récoltes, selon un rapport publié par une mission conjointe de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Les deux agences onusiennes exhortent la communauté internationale à ne pas interrompre l'assistance au Niger sous peine d'inverser les progrès accomplis en matière de production vivrière et de sécurité alimentaire.

Le gouvernement du Niger, soutenu par l'ONU, a lancé l'an dernier une opération humanitaire massive qui a permis de conjurer les pires effets d'une crise alimentaire mettant en péril plus de 7 millions de personnes et menaçant les moyens d'existence des agriculteurs et des éleveurs.

Dans le cadre de la réponse humanitaire à la sécheresse, le PAM a fourni une aide alimentaire d'urgence à plus de 5 millions de personnes, notamment aux groupes vulnérables tels que les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent.

De son côté, la FAO a livré 13.000 tonnes d'aliments pour animaux et distribué plus de 3.400 tonnes de semences de qualité, couvrant 94% des villages touchés.

Grâce à ces interventions et à une bonne saison des pluies en 2010, la production céréalière nationale a enregistré une hausse de 60% et la reconstitution des pâturages a permis au bétail ayant survécu à la sécheresse de se rétablir.

Toutefois, le taux de malnutrition aiguë est resté supérieur à 15% dans la plupart des régions en octobre et novembre, atteignant 17% dans la zone d'Agadez et de Zinder.

Le manque d'accès aux soins de santé et la pauvreté extrême constituent une menace ultérieure pour les populations confrontées à une sécurité alimentaire très précaire. De nombreuses familles se retrouvent endettées à la suite de la crise alimentaire de 2009/2010.

"Une aide tant alimentaire que non alimentaire est encore nécessaire pour reconstituer la capacité de résilience des populations touchées afin de leur fournir un accès indépendant à la nourriture", souligne le rapport.

La FAO et le PAM appellent à améliorer le pouvoir d'achat des familles en aidant les éleveurs à reconstituer leurs troupeaux et en intensifiant l'agriculture de contre-saison, comme les légumes et les racines et tubercules.

Le rapport relève également la nécessité de rétablir les banques de céréales, de reconstituer les stocks nationaux de céréales et de soutenir les chaînes de commercialisation. Il demande en outre de continuer à soutenir les centres de récupération nutritionnelle pour les personnes souffrant de malnutrition.

Enfin, il préconise le démarrage immédiat des interventions d'aide afin que les agriculteurs reçoivent les semences de qualité et engrais nécessaires avant le démarrage de la campagne de semis en mai. Une assistance est également requise dans le domaine de la santé animale et des vaccins, ajoute le rapport.