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La jeunesse mondiale appelle le Conseil de sécurité à joindre les actes aux mots

La jeunesse mondiale appelle le Conseil de sécurité à joindre les actes aux mots

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« Moi aussi, j'ai grandi dans la guerre. Moi aussi, j'ai vu mon village détruit. L'ONU a aidé à reconstruire mon pays, elle a déterminé ma vie, défini qui je suis. Pour ma génération, l'ONU symbolise l'espoir, pour la prochaine, cela doit être pareil », a souligné mardi le Secrétaire général, Ban Ki-moon, à l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la jeunesse.

Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), les jeunes de moins de 25 ans représentent aujourd'hui près de la moitié de la population mondiale. Dans les pays développés, ils représentent près de 25% de la population, mais 45% dans les pays en développement et jusqu'à 71% dans les pays les moins développés, alors même que ces zones sont les plus exposées aux conflits et à l'instabilité.

Dans ce contexte, la jeunesse est un enjeu majeur des décisions politiques sur la sécurité, la paix, la résolution des conflits, le développement, qui sont prises notamment au sein de l'ONU et plus spécifiquement au Conseil de sécurité. C'est cette réalité qui a amené la Présidence du Conseil, occupée en décembre par les Etats-Unis, à organiser ce mardi une « session informelle » destinée à entendre directement des jeunes du monde entier sur leurs préoccupations quant à la paix et la stabilité internationales.

Du 1er au 14 décembre, la Mission des Etats-Unis auprès de l'ONU a reçu près de 900 messages vidéo de toute la planète, dans lequel leurs auteurs répondent aux questions suivantes : « Quel est le défi le plus vital pour la paix et la sécurité internationales pour votre génération? Dites au Conseil de sécurité pourquoi vous croyez que cela mérite plus d'attention » ?

Après une sélection, la mission a diffusé plusieurs messages mardi aux 15 membres du Conseil et au Secrétaire général Ban Ki-moon les invitant à réfléchir sur les idées mises en avant par la jeunesse mondiale.

A titre d'exemple, l'une ces vidéos a été réalisée par Mahmoud Jabari, un Palestinien de 19 ans originaire de la ville d'Hébron, en Cisjordanie, qui regrette « l'absence d'efforts collectifs pour combler le fossé entre nations et entre pays », qui « laisse une chance aux extrémismes de croître ». Il demande aussi au Conseil de sécurité de faire plus pour instaurer la paix entre Israéliens et Palestiniens, et dans toute la région, afin d'en faire « un modèle pour la paix ailleurs dans le monde ». « Je souhaiterais vraiment voir la paix ici. Oui, on peut y arriver ; oui, vous pouvez y arriver », conclut-il.

« Chaque année, le monde dépense 1400 milliards de dollars en armes. Avec une fraction de cette somme, on pourrait éradiquer la pauvreté, créer des écoles, offrir une couverture médicale et protéger l'environnement », a déclaré Ban Ki-moon après la projection des vidéos. Devant le Conseil, il a rappelé que les dépenses militaires mondiales d'une seule année suffisaient à couvrir le budget de l'ONU pendant 732 ans.

« La jeunesse ne veut pas seulement se faire entendre. Elle envoie un message très simple et très direct : agissez, accordez vos mots et vos actes », a conclu le Secrétaire général.