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L'ONU dévoile un programme contre le trafic de drogue en Afrique de l'Ouest

L'ONU dévoile un programme contre le trafic de drogue en Afrique de l'Ouest

Un intermédiaire anonyme impliqué dans le trafic de drogue en Guinée-Bissau.
L'ONU et ses partenaires internationaux ont lancé jeudi à New York un programme destiné à freiner le trafic de drogue et le crime organisé en Afrique de l'Ouest, qui est devenue une plaque tournante pour le trafic de cocaïne d'Amérique latine vers l'Europe.

« Alors que narcotrafiquants adaptent leurs tactiques pour échapper aux efforts de lutte antidrogue, on observe en Afrique de l'Ouest de nouvelles méthodes criminelles, qui appellent une intensification de la coordination et des réponses internationales », déclare l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un communiqué.

L'ONUDC met depuis longtemps en garde contre le narcotrafic en Afrique de l'Ouest qui est aggravé par une corruption généralisée et le blanchiment d'argent. Selon le Rapport 2009 de l'ONUDC sur le trafic transnational et l'état de droit en Afrique de l'Ouest, 100 tonnes de cocaïne auraient transité par l'Afrique de l'Ouest cette année-là. En outre, des saisies plus importantes ont eu lieu, avec 2,3 tonnes de cocaïne interceptés en Gambie. Dans certains cas, la valeur des flux transitant par la région dépasse le PIB des États ouest-africains, qui sont parmi les pays les plus pauvres du monde.

Lors d'une de réunion de haut niveau co-présidée par l'ONUDC, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Office des Nations Unies pour l'Afrique occidentale (UNOWA), en coopération avec le Département des opérations de maintien de paix des Nations Unies (DOMP), le Département des Nations Unies aux affaires politiques (DPA) et l'Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), les parties ont exprimé leur engagement envers le nouveau programme régional de l'ONUDC pour l'Afrique de l'Ouest 2010-2014, qui vise à répondre aux nouvelles tendances en matière de drogue et de criminalité d'une manière globale et intégrée.

Le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, a déclaré que ce Programme régional pour l'Afrique de l'Ouest représentait « une occasion de soutenir la CEDEAO grâce à une collaboration efficace entre tous les acteurs internationaux impliqués dans la lutte contre la drogue et la criminalité transnationale organisée en Afrique de l'Ouest".

Soulignant la menace à la sécurité et le développement, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a déclaré que « la lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé a été un pilier essentiel de toute stratégie de prévention des conflits et de consolidation de la paix en Afrique de l'Ouest. Le Programme régional de l'ONUDC sera essentiel pour soutenir le plan d'action régional de la CEDEAO et les efforts de lutte contre cette menace mondiale pour la paix et la sécurité."

En 2008, la CEDEAO a organisé une conférence ministérielle au Cap-Vert, qui a abouti à une déclaration politique et un plan d'action régional de lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé en Afrique de l'Ouest.

Couvrant 16 pays, le Programme régional de l'ONUDC répondra aux besoins des Etats de la CEDEAO basé sur le principe de la responsabilité partagée. Il portera sur la nature transcontinentale du défi, en particulier, la route transatlantique. Il mettra l'accent sur le renforcement de la paix, la réforme du secteur de la sécurité, et la construction des institutions et des capacités nationales et régionales. Les partenaires et les États s'emploieront à renforcer l'action dans les domaines de la criminalité organisée, des trafics et du terrorisme, de la justice et de l'intégrité, de la prévention de la toxicomanie et de la santé ainsi que de la sensibilisation et de la recherche.

« Le Conseil de sécurité de l'ONU continue de reconnaître la criminalité transnationale organisée comme une menace mondiale. Nous devons regrouper nos efforts et nos compétences avec ceux de nos partenaires nationaux et internationaux, car aucun de nous ne peut gagner ce combat seul »,a dit le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Dmitry Titov.