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L'ONU appelle à l'action pour éliminer la violence contre les femmes

L'ONU appelle à l'action pour éliminer la violence contre les femmes

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« C'est beaucoup plus qu'une commémoration. Aujourd'hui, c'est un appel à l'action – l'action visant à éliminer la violence contre les femmes », a déclaré mardi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message à l'occasion de la Journée mondiale pour l'élimination de la violence contre les femmes, qui concerne près de 70% des femmes dans le monde.

« Il y a eu des progrès réels. Autour du monde, les gens se mobilisent pour faire cesser les abus contre les femmes et les filles. Ce n'est plus seulement l'affaire des organisations féminines », a-t-il poursuivi, avant de souligner qu'aujourd'hui, « tout le monde avait la responsabilité d'y mettre un terme ».

Organisée cette année autour du thème de la participation du secteur privé à la lutte contre ces violences, cette Journée mondiale, qui sera officiellement célébrée jeudi, a été l'occasion pour le chef de l'ONU de participer à un petit déjeuner mardi avec des chefs d'entreprises multinationales au siège de l'ONU, à New York.

« J'ai rencontré des patrons créatifs, des présidents de sociétés qui se préoccupent de la santé et de la sécurité des femmes et des filles dans le monde », a-t-il expliqué dans son message, indiquant que ces derniers « trouvaient quotidiennement des moyens de lutter contre la violence faites aux femmes, des pages des magazines » aux « interactions entre les vendeurs de produits cosmétiques et leurs clients ».

« Le problème est complexe et répandu » mais « les solutions peuvent être atteintes », a-t-il poursuivi, estimant que des « étapes simples » pouvaient être entreprises : « accroître la sensibilisation au fait que ces violences sont des crimes, s'assurer qu'elles sont toujours sanctionnées, libérer les jeunes filles de l'esclavage des trafiquant d'êtres humains, permettre à toutes les victimes de violences de dépasser leurs luttes pour réaliser leur potentiel ».

Dans son message, Ban Ki-moon a aussi rappelé les programmes de l'ONU dans ce sens, en particulier l'initiative « Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes », lancée en 2008 par le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et dont l'objectif est de stimuler, recenser et présenter les nombreuses actions entreprises pour éliminer les violences faites aux femmes.

« L'UNIFEM est prêt à entendre toutes vos idées. Nous invitons les organisations gouvernementales et non-gouvernementales, ainsi que les équipes-pays de l'ONU à postuler pour obtenir des fonds afin de financer des projets innovants qui aideront à stopper la violence contre les femmes », a encore appelé Ban Ki-moon. « Nous savons que vous avez des idées, l'UNIFEM les transformera en action. Notre défi est de continuer à avancer, à faire de nouveaux plans, à lancer de nouveaux projets, à rassembler nos forces. Unis, nous pouvons mettre un terme à ces violences », a-t-il conclu.

Cette Journée mondiale pour l'élimination de la violence contre les femmes a également été marquée par la ratification par un centième Etat, le Cambodge, d'un outil international crucial dans la lutte contre ces violences : le protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations contre les femmes.

Ce protocole de 1999 permet au Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes de mener des enquêtes sur les violations graves ou systématiques de la Convention, dans les pays qui l'ont ratifiée.

« En ayant ratifié le Protocole facultatif, 100 États ont donné à toutes les femmes et à tous les groupes de femmes de leurs pays, les outils nécessaires pour tenir leurs gouvernements responsables au niveau international de violations présumées de leurs droits et pour avoir accès à des recours si le Comité conclut que leurs droits ont effectivement été violés », s'est félicité le Président du Groupe de travail sur les communications du Comité, Cees Flinterman, en apprenant la ratification par le Cambodge du Protocole facultatif.

« Les droits, également ceux des femmes, peuvent facilement devenir de simples illusions sans outils juridiques pour en faire une réalité. C'est pourquoi il est si important que les États parties à la Convention prévoient désormais des sanctions, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international », a-t-il ajouté, rappelant que « les femmes continuent à se heurter à des obstacles pour accéder à la justice, comme le manque d'aide juridique, l'illettrisme, le manque de sensibilisation à leurs droits et à leur capacité à demander leur protection ».