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Kirghizistan : après les violences de juin, l'OMS aide à renforcer le système de santé

Kirghizistan : après les violences de juin, l'OMS aide à renforcer le système de santé

Une femme à un point de distribution de l'aide alimentaire à Och, au Kirghizistan.
Les défis sanitaires persistants au Kirghizistan nécessitent une attention plus accrue, en particulier dans les services d'urgence et les soins de santé mentale, a indiqué mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'apprête à lancer une nouvelle série de projets destinés à renforcer le système de santé du pays.

En juin 2010, les affrontements interethniques dans le sud du pays, entre Kirghizes et membres de la minorité ouzbèke, s'étaient soldés par la mort de 371 personnes. Environ 400.000 personnes avaient également été déplacées, essentiellement des Ouzbèkes fuyant les violences dans les deux principales villes du sud - Och et Jalalabad. 75.000 d'entre eux avaient même rejoint leur pays d'origine, l'Ouzbékistan voisin.

Ces violences avaient également fait de nombreux blessés qui ont afflué vers les hôpitaux d'Och et Jalalabad. En moins de deux mois, leurs services ambulatoires ont dû traiter 1.243 personnes, leur service d'urgence ont reçu 2.326 patients, dont 1.084 qui ont dû être hospitalisés.

Cet afflux a saturé les capacités de réponse et d'accueil des établissements de santé, mis aussi en lumière les limites du système de santé du Kirghizstan, en particulier pour le traitement des traumatismes psychologiques et psychosociaux dont souffraient la plupart des patients et que l'OMS considère aujourd'hui comme la conséquence sanitaire la plus grave qu'ait eue cette crise.

« Quand les violences ont démarré, notre première priorité a été d'aider à mobiliser des ressources en provenance d'autres pays pour rétablir rapidement les services de santé essentiels », explique la Directrice régional de l'OMS-Europe, Zsuzsanna Jakab.

« Pendant les troubles, les services de santé kirghize ont relativement réussi à faire face, mais la crise a également souligné la nécessité d'améliorer un large éventail de services, comme ceux destinés aux mères et aux enfants, ceux chargés des vaccinations, ceux de pédiatrie, ceux chargés de la détection et de la surveillance des épidémies ou encore les services de santé mentale et de soutien psychosocial », ajoute de son côté le Directeur général adjoint de l'OMS, le Dr Eric Laroche.

Pour ces raisons, l'OMS est donc engagée dans une série de projets, soutenus par plusieurs Etats membres de l'ONU. Le dernier en date, la Fédération de Russie, qui vient d'offrir 1 million de dollars à l'OMS pour que l'organisation onusienne aide le ministère kirghize de la santé à répondre aux besoins de santé de sa population, en renforçant le système en place, en particulier dans le sud du pays, à Och et Jalalabad.

Parmi les projets menés par l'OMS et le ministère kirghize de la Santé, figure notamment :

- l'amélioration des capacités d'accueil et de la prise en charge des patients dans les établissements de santé du sud du pays, avec la création de trois équipes médicales mobiles chargées d'assurer l'accès aux soins médicaux pour les personnes touchées mais dans l'incapacité de se déplacer.

- la fourniture de matériel médical d'urgence pour les hôpitaux et centres de soins d'Och et Jalalabad.

- le développement des services de santé mentale, en particulier le soutien psychologique aux personnes touchées par le conflit, en renforçant les capacités des deux centres de santé d'Och et Jalalabad.

- la fourniture d'un soutien opérationnel et d'expertises techniques aux autorités sanitaires nationales.