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Le HCR pour un partage du fardeau que constituent les 43 millions de réfugiés

Le HCR pour un partage du fardeau que constituent les 43 millions de réfugiés

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Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, António Guterres, a conclu vendredi la conférence annuelle de son organisation en appelant à la mise en œuvre d'un « new deal », afin d'aider les pays en développement qui assument seuls la gestion de 80% des 43 millions de personnes déplacés de force dans le monde.

« Je pense que nous avons vraiment besoin d'une nouvelle entente sur le partage de la charge. Il est de notre responsabilité à tous de travailler ensemble pour s'assurer que cette générosité et cette hospitalité des pays en développement sont entièrement compensées par la solidarité de la communauté internationale », a-t-il indiqué devant les membres du Comité exécutif du HCR (ExCom).

« La solidarité internationale améliorerait la protection et l'assistance aux réfugiés et aux déplacées internes à qui le HCR vient en aide. Cela complèterait aussi les efforts du HCR pour que les retours de réfugiés ou de déplacés internes soient durables, pour soutenir les projets d'intégration locale, pour appuyer les programmes de développement régional dans les zones accueillant des réfugiés, et pour accélérer la réhabilitation des installations qui ont accueilli des réfugiés », a-t-il ajouté.

Selon Antonio Guterres, « il est clair que le HCR n'a ni les capacités, ni les ressources pour faire beaucoup plus que ce qu'il fait déjà ». Par conséquent, « dans cette sorte de nouvelle entente à mettre en place, il faudrait veiller à ce que d'autres acteurs soient impliqués ».

Le Haut commissaire a souligné que les agences de développement de l'ONU, les institutions financières internationales et les organisations régionales devraient toutes s'impliquer « pour être sûr que ces populations sentent un véritable impact et une solide solidarité internationale ».

Antonio Guterres a également renouvelé son appel aux Etats membres à adhérer aux conventions relatives à la protection des réfugiés et des apatrides. Il a aussi souhaité qu'en 2011 « les réfugiés, les apatrides et les personnes déplacées jouissent d'une protection beaucoup plus forte de la communauté internationale que celle qu'ils connaissent actuellement ».

Pendant les cinq jours de réunion annuelle du Comité exécutif du HCR, les Etats membres ont examiné et validé les programmes et le budget du HCR pour l'année à venir.

Parmi les thèmes abordés dans les débats et les discussions, celui de l'extension du mandat du HCR à la prise en charge des personnes déplacées par des catastrophes naturelles a pris une place d'importance. Le HCR est en effet de plus en plus sollicité pour intervenir auprès des déplacés par des catastrophes naturelles, ce que son mandat initial ne prévoit pas.

Plusieurs Etats, en particulier les Etats-Unis, ont exprimé des réserves sur ce nouveau rôle. Antonio Guterres a lui considéré que l'aide éventuel apporté par le HCR à d'autres personnes dans le besoin ne remettrait « jamais en cause l'intégrité » du mandat originel de l'organisation créée pour servir d'abord et avant tout les réfugiés et les apatrides.