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Eliminer les démarches administratives pour faciliter le commerce en Asie-Pacifique

Eliminer les démarches administratives pour faciliter le commerce en Asie-Pacifique

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Plus de deux cents participants au Forum Asie-Pacifique sur la facilitation du commerce ont lancé jeudi de Kuala Lumpur, en Malaisie, un appel urgent à leurs gouvernements pour les inciter à travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs du commerce international, afin de rationaliser les procédures et de rendre les réglementations plus simples, plus cohérentes et plus transparentes.

Dans la région Asie-Pacifique, le coût global des retards liés à l'encombrement et l'engorgement des infrastructures du commerce international s'élève à 300 milliards de dollars par an. Il faut encore 30 jours pour acheminer des containers de marchandises de l'usine de production aux terminaux portuaires des pays de la région, alors qu'il en faut 10 en moyenne dans les pays de l'Organisation de la coopération et du développement en Europe (OCDE).

C'est pour changer cette situation que la Commission économique et sociale pour l'Asie (CESAP) et la Commission économique et sociale pour l'Europe, dépendantes du Conseil économique et social de l'ONU, ainsi que la Banque asiatique de développement (BAD), ont convié les 5 et 6 octobre, 33 pays d'Asie et du Pacifique à ce Forum sur la facilitation du commerce. En plus d'appeler à l'allègement des réglementations, les participants ont également demandé une plus grande coopération régionale pour limiter les démarches administratives dans les échanges et accroître le commerce des produits agricoles.

Dans son intervention devant les participants au forum de Kuala Lumpur, le ministre adjoint des transports de Malaisie, Datuk Abdul Rahim Bin Bakri, a estimé que « l'importance de la connectivité régionale n'a jamais été plus pressant ». « En tant que communauté régionale, nous avons besoin de faciliter les échanges et le commerce pour réduire les coûts et promouvoir la croissance et l'intégration régionale, et compenser ainsi la baisse de la demande sur les marchés occidentaux », a-t-il ajouté.

« La réalité un peu choquante, c'est que la région Asie-Pacifique est mieux connectée à l'Europe et à l'Amérique qu'entre ses propres composantes », a regretté de son côté le Directeur de la Division du commerce et des investissements de la CESAP, Ravi Ratnayake. « Nos recherches montrent qu'en moyenne, les coûts du commerce dans les régions d'Amérique du Nord et d'Europe sont 20% inférieures à ceux de l'Asie-Pacifique », a-t-il ajouté

Les procédures complexes aux frontières, qui exigent parfois des centaines de documents d'approbation dans la région Asie-Pacifique, rend plus facile et moins coûteux le commerce et les échanges avec les pays développés qu'avec les pays voisins.

« Les chaînes d'approvisionnement internationales sont à la recherche de procédures simplifiées qui éliminent les documents papier au profit de bases de données et d'échanges informatisés. Les gouvernements veulent réduire les risques du commerce mondial grâce à des données moins nombreuses, mais meilleures et donc plus efficaces. Cette volonté s'inscrit même dans la tendance mondiale vers l'éco-efficacité avec les aspirations à créer des « corridors de commerce vert », a souligné pour sa part la Directrice du Département Asie de l'Est de la BAD, Naomi Chakwin, avant d'estimer qu'il restait « encore beaucoup à faire pour mettre en place des systèmes de commerce et d'échanges sans supports papier dans la région ». Elle a d'ailleurs appelé tous les partenaires et les acteurs du commerce en Asie-Pacifique à « travailler ensemble, mettre en commun les ressources et partager les expertises pour surmonter les obstacles qui existent ».

Après deux jours de discussions, de débats et de propositions, les participants au Forum ont finalement adopté une feuille de route qui doit permettre de faire avancer les réformes aux niveaux national et régional. Parmi leurs recommandations clés, ils appellent à travailler à la mise en œuvre d'un accord régional encadrant juridiquement les échanges électronique de données et de documents commerciaux.

Ils demandent également la facilitation des échanges agricoles, en soulignant en particulier la nécessité pour les gouvernements et les organisations internationales de développement d'aider la région à surmonter les barrières sanitaires et phytosanitaires aux échanges. Enfin, les participants ont proposé la création à l'échelle sous-régionale de « guichets uniques » pour faciliter le dépôt et le traitement des données relatives au commerce dans la région.