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L'Afghanistan exposé à la polio venue du Pakistan et du Tadjikistan

L'Afghanistan exposé à la polio venue du Pakistan et du Tadjikistan

Jeunes bergers dans le nord de l'Afghanistan
L'espoir de voir la poliomyélite éradiquée des régions du nord de l'Afghanistan s'est affaibli après la découverte d'un nouveau cas dans la province de Kunduz, le premier depuis au moins une décennie, a indiqué mercredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

L'espoir de voir la poliomyélite éradiquée des régions du nord de l'Afghanistan s'est affaibli après la découverte d'un nouveau cas dans la province de Kunduz, le premier depuis au moins une décennie, a indiqué mercredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le virus avait été éliminé de la plupart des provinces du pays, à l'exception des zones instables du sud et de l'est du pays. Depuis le début de l'année, 18 cas de poliomyélite ont été recensés dans l'ensemble du pays : 15 dans les provinces du sud de Kandahar, Helmand, Farah et Urozgan, deux dans la province de l'est de Nangarhar et désormais un dans le nord, à Kunduz.

Les autorités sanitaires ont d'abord pensé que le virus provenait du Tadjikistan voisin où plus de 450 cas de polio ont été recensés cette année, mais des analyses scientifiques les orientent désormais dans la direction du Pakistan.

« Le virus est particulièrement proche de celui qui circule actuellement dans les Zones tribales sous administration fédérale (FATA) du Pakistan, une indication probable de son importation de là-bas », a indiqué un spécialiste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afghanistan, Arshad Quddus.

Selon les autorités sanitaires, l'enfant atteint par la polio à Kunduz, qui est aujourd'hui paralysé, aurait contracté le virus au Pakistan d'où il est rentré avec sa famille en début d'année. Au moins 69 nouveaux cas de polio ont été recensés entre janvier et septembre 2010 au Pakistan, où sont réfugiés des centaines de milliers d'Afghans qui franchissent régulièrement la frontière poreuse de 2.500 kilomètres entre les deux pays.

En dépit de l'origine pakistanaise du virus identifié dans le nord, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) s'inquiète tout de même fortement de l'épidémie majeure en cours au Tadjikistan et qui a déjà commencé à se propager au Turkménistan et en Russie.

« Nous sommes gravement préoccupés par les risques de propagation de cette épidémie du Tadjikistan en Afghanistan », a souligné la ministre afghane de la santé, Suraya Dalil, lors du lancement début octobre d'une campagne nationale de vaccination de trois jours financée par l'ONU et des pays donateurs et qui a visé 7,8 millions d'enfants dans 34 provinces du pays.

« La situation actuelle au Tadjikistan et l'apparition d'un cas à Kunduz nécessite un renforcement de la surveillance des frontières et des campagnes d'immunisation », a souligné OCHA dans un communiqué, citant également le Directeur du département de la santé de la province de Kunduz, Nabi Azeem, qui indique que toutes les personnes –adultes ou enfants- traversant désormais la frontière en provenance du Tadjikistan sont systématiquement vaccinés, grâce à l'installation d'antenne sanitaire aux différents points de passage.