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Le Sénégal souhaite une meilleure gouvernance mondiale des produits agricoles

Le Sénégal souhaite une meilleure gouvernance mondiale des produits agricoles

Le Président du Sénégal Abdoulaye Wade.
Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a plaidé vendredi en faveur de la mise en place d'un mécanisme international pour « établir une gouvernance mondiale des produits agricoles », dans un discours prononcé lors du débat annuel de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

« Pour parer à la hausse brutale des prix agricoles, je propose la mise en place d'un mécanisme institutionnel international adéquat, associant pleinement les producteurs, afin d'établir une gouvernance mondiale des produits agricoles tenant compte des intérêts des producteurs et des consommateurs », a déclaré Abdoulaye Wade devant les 192 chefs d'Etat. « Ce sera l'objet du deuxième Dakar Agricole, après celui de 2005, que le Sénégal accueillera en janvier-février 2011 », a-t-il précisé.

« Face à la crise profonde et multiforme, la question de la gouvernance économique mondiale continue de se poser avec acuité », le Président sénégalais a exprimé le souhait « de vouloir mettre en place un cercle indépendant de spécialistes de très haut niveau, pour nous placer en amont du G8 et du G20 et apporter aux Chefs d'Etat et de gouvernement nos réflexions sur les sujets qu'ils évoquent ».

« Nous voulons même aller au-delà de la technicité et poser des problèmes plus fondamentaux. La mission de mettre tout cela en forme m'a été confiée et je m'attèle à la tâche », a-t-il souligné.

Abdoulaye Wade a également plaidé en faveur d'une représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité. « Maintenir à tout prix le statu quo, c'est faire fi des changements radicaux de l'état du monde et, du coup, exposer le Conseil à plus de méfiance, plus de défiance et plus de critiques. L'inertie peut-être périlleuse, à cause du déficit de représentativité, du déficit de légitimité et du déficit de crédibilité qu'elle peut engendrer », a-t-il prévenu.

« Comment en effet, concevoir un rôle crédible pour notre Organisation dans la gouvernance mondiale, sans que l'Afrique, qui compose plus du quart de ses effectifs et occupe 70% des questions à l'ordre du jour du Conseil, ne dispose d'aucun siège permanent au Conseil ? C'est pour mettre fin à cette anomalie et réparer une injustice historique que le Sénégal a proposé indépendamment de la réforme en cours qui prendra du temps, qu'il soit octroyé à notre continent un siège permanent avec droit de veto », a-t-il déclaré.