L'actualité mondiale Un regard humain

Le Sri Lanka rejette les critiques sur la fin du conflit avec les Tigres tamouls

Le Sri Lanka rejette les critiques sur la fin du conflit avec les Tigres tamouls

Le Président du Sri Lanka Mahinda Rajapaksa.
« Je suis fier de pouvoir me présenter devant vous et de pouvoir dire que le Sri Lanka est aujourd'hui en paix », a déclaré le Président du Sri Lanka, Mahinda Rajapaksa, dans son discours devant les Etats membres, à l'ouverture du débat annuel de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

« Ces dernières années, beaucoup de choses ont été dites sur la libération de mon pays du terrorisme. Bien peu de choses ont en revanche été dites sur les souffrances que nous avons enduré et sur la vraie nature de l'ennemi que nous avons défait », a-t-il poursuivi, se référant au conflit armé entre les forces gouvernementales et le mouvement séparatistes des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).

Après trente ans de violences qui ont fait des dizaines de milliers de morts, le conflit s'est achevé l'année dernière, après une vaste opération de l'armée sri lankaise ordonnée par le Président Mahinda Rajapaksa, qui s'est soldée par la mort du chef historique des LTTE, Prabhakaran.

Cette offensive militaire a suscité des critiques, notamment concernant des violations présumées du droit humanitaire international dans les derniers mois du conflit. A la demande du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, un panel d'experts a été nommé pour enquêter sur ces allégations.

Dans son allocution, le Président sri lankais a estimé que son pays avait dû faire face à « l'une des organisations terroristes les plus brutales, les mieux organisées, les mieux financées et les plus efficaces ».

« Beaucoup d'atrocités terroristes que connaissent aujourd'hui les pays occidentaux, le peuple du Sri Lanka en a été lui-même victime pendant près de 30 ans, perdant près de 100.000 vies, dont celle d'un Président sri lankais (Ranasinghe Premadasa), d'un leader visionnaire indien (Rajiv Gandhi) et d'un nombre significatif d'intellectuels et d'hommes politiques », a-t-il expliqué à la tribune de l'ONU.

Selon lui, il est donc « nécessaire aujourd'hui de se pencher sur la capacité du droit humanitaire international à répondre aux besoins contemporains », car ces règles « évoluent essentiellement dans le cadre de conflits entre forces armées d'Etats constitués, mais pas avec des groupes terroristes ».

« La nature asymétrique des conflits provoqués pas des acteurs non-étatiques soulève de sérieux problèmes qui doivent être sérieusement pris en compte par la communauté international », a-t-il insisté.

Mahinda Rajapaksa a ensuite rappelé que des tentatives de dialogues avaient été initiées par les gouvernements successifs de son pays, mais que toutes avaient été rejetées « avec imprudence, arrogance et mépris », raison pour laquelle il a été « contraint de lancer une opération humanitaire avec la bénédiction de nombreux pays amis, afin de mettre un terme aux actes terroristes et de restaurer la paix et la sécurité ».

Le Président sri lankais a poursuivi en expliquant que désormais « l'attention de toute la nation était tournée vers la construction d'une paix durable, pour panser les blessures, assurer la prospérité économique et garantir les droits de tout le peuple à vivre en harmonie ».

Il a décrit les efforts de son pays dans ce sens, soulignant que « 90% des civils déplacés étaient rentrés dans leurs villages autrefois truffés de mines », que la reconstruction avait commencé à l'est et dans le nord, où les forces armées avaient la tâche « d'offrir les services de base aux populations, de reconstruire les habitations, de détruire les mines présentes et de restaurer les infrastructures ». Il a enfin rappelé la création d'une Commission de réconciliation au début de l'année 2010.