L'actualité mondiale Un regard humain

Le Président de l'Assemblée générale plaide pour une ONU plus forte

Le Président de l'Assemblée générale plaide pour une ONU plus forte

Joseph Deiss, Président de la 65e session de l'Assemblée générale.
A l'occasion de l'ouverture du débat général de haut niveau de la 65e Assemblée générale de l'ONU, le Président de l'Assemblée générale, Joseph Deiss, a appelé les Etats membres à construire « une ONU forte, inclusive et ouverte en tant que garante de la gouvernance globale ».

« Pour réussir, nous avons besoin d'un véritable partenariat mondial, fruit d'une gouvernance globale inclusive, où toutes les parties prenantes puissent se faire entendre », a déclaré Joseph Deiss devant les Etats membres de l'Assemblée générale.

« L'ONU a une légitimité unique pour jouer un rôle central. Avec ses 192 États membres, notre Assemblée générale atteint la quasi-universalité et reflète la diversité des situations et des intérêts en jeu. Elle est là pour promouvoir les droits de toutes les femmes et de tous les hommes de notre planète. Tous les sujets couverts par la Charte peuvent être débattus par l'Assemblée générale », a-t-il souligné.

Pauvreté, conflits, réchauffement climatique, crise économique et financière, migrations, pandémies, terrorisme, crime global constituent autant de problèmes qui « ne peuvent être gérés de manière individuelle et que l'humanité ne peut affronter que grâce à des stratégies globales et communes ».

C'est pourquoi le Président de l'Assemblée a formulé le thème des débats : « Réaffirmer le rôle central des Nations Unies dans la gouvernance globale ». Selon Joseph Deiss « l'ONU, en tant qu'entité opérationnelle a l'expertise et la présence sur le terrain pour jouer ce rôle central. Je pense notamment aux missions de maintien de la paix, aux opérations humanitaires et aux secours en cas de catastrophes naturelles, mais aussi à toutes les actions loin des projecteurs ».

Le Président met en garde contre le « danger que l'ONU soit marginalisée face à l'émergence d'autres acteurs sur la scène internationale. L'ONU est critiquée : elle n'est pas assez efficace, pas assez efficiente. Il parait plus facile et plus rapide de décider d'une action urgente dans un cadre plus restreint ».

« Que ceci soit clair », précise M. Deiss, « il ne s'agit pas de nier le rôle que peuvent jouer des entités comme le G20. La crise économique et financière a montré l'importance d'une réponse coordonnée et rapide. Mais il est indispensable, et urgent, d'instaurer des ponts entre les efforts déployés par les divers acteurs. Il faut améliorer les mécanismes d'information, de consultation et de coopération entre ces entités et les pays qui n'en font pas partie. Cela, seule l'ONU et son Assemblée générale peuvent le faire », a-t-il plaidé.

« De nombreux problèmes attendent des actions urgentes. De nombreuses guerres, catastrophes ou drames durent depuis trop longtemps pour que nous puissions nous permettre de tergiverser. Le monde attend de nous davantage d'efficacité en vue de former l'unité autour des actions auxquelles tous souscrivent et pour lesquelles tous s'engagent. Il faut trouver une articulation idéale entre légitimité et efficacité », a-t-il conclu.