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Pakistan : le chef du HCR demande plus de soutien pour les victimes des inondations

Pakistan : le chef du HCR demande plus de soutien pour les victimes des inondations

Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a appelé jeudi la communauté internationale à fournir un soutien plus important aux victimes des inondations meurtrières au Pakistan, estimant que plus devait être fait pour « répondre aux besoins dramatiques » des millions de déplacés.

Arrivé sur place mercredi, António Guterres a lancé cet appel après avoir rencontré des villageois afghans et pakistanais réfugiés dans la province de Khyber Pakhtunkwa (KPK), au nord-ouest, durement touchée par les inondations qui ont détruit ou gravement endommagé plus de 200.000 maisons.

« C'est sans précédent. Personne n'était préparé à un tel niveau de destruction et à des conditions aussi difficiles pour les personnes touchées. Tout le monde fait de son mieux, mais même le meilleur de chacun ne suffit pas étant donné les besoins dramatiques auxquels nous sommes confrontés », a déploré António Guterres. Après avoir constaté l'ampleur des dévastations par lui-même, il a appelé la communauté internationale à « un engagement et un soutien plus importants pour que nous tous puissions faire mieux et faire plus ».

Plus tôt dans la journée, le Haut commissaire a rencontré d'anciens réfugiés afghans du camp d'Azakheil, dans le district de Nowshera (KPK), où vivait plus de 23.000 réfugiés avant qu'il ne soit complètement détruit. Une quinzaine d'autres camps de réfugiés afghans au Pakistan ont aussi été détruits ou gravement endommagés par la montée des eaux.

Depuis la fin des crues il ya quelques semaines, les réfugiés afghans sont retournés dans les camps pour tenter de sauver de la boue et des gravats ce qui peut encore l'être, des cadres de fenêtres en bois, aux briques, en passant par les biens qui n'ont pas été complètement détruits, comme des livres scolaires.

António Guterres a également rassuré les réfugiés sur leur avenir, en leur indiquant que de hauts responsables pakistanais l'avaient informé que les réfugiés afghans déplacés par les inondations ne seraient pas forcés de rentrer dans leur pays.

« Des millions de nos biens et de nos objets de valeur sont ensevelis sous les décombres », a déclaré un porte-parole des déplacés du camp de réfugiés d'Azakheil. « Nous voulons revenir à cet endroit. Nos enfants ont grandi ici, nous sommes particulièrement attachés à ce lieu, où nous vivons depuis 20 ans », a-t-il ajouté.

António Guterres les a informés que les autorités provinciales pensaient que le site, dans la mesure où il est inondable, n'était pas approprié pour reconstruire. Il a précisé qu'un comité serait créé avec des représentants fédéraux, les autorités locales, le HCR et les réfugiés pour discuter des alternatives possibles.

Le Haut commissaire pour les réfugiés a également visité le village de Khat Karoona Saidabad, situé à proximité de la rivière Swat entrée en crue. Une communauté de 56 familles a tout perdu dès les premières heures des inondations, fin juillet. Pas une maison individuelle n'est intacte, la plupart sont totalement détruites, comme les récoltes et les plantations de canne à sucre qui entouraient le village.

Le HCR a déjà distribué à plus de 920.000 personnes des abris et des kits familiaux contenant des nattes, des bâches en plastique, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine, du savon, des couettes, des couvertures et d'autres articles.

Dans la province de Khyber Pakhtunkwa, 192.000 maisons ont été détruites ou endommagées. Sept semaines après les intonations, 786 écoles sont toujours utilisés pour servir d'abris à la population.

La visite d'António Guterres au Pakistan intervient alors que l'ONU devrait bientôt réviser son appel de fonds initial destiné à couvrir les opérations d'urgence. Le HCR, qui a demandé 120 millions de dollars en août, n'en n'a reçu que la moitié des pays donateurs à ce jour.

« Mon espoir est que la communauté internationale comprendra l'ampleur des besoins et que sa réponse correspondra pleinement à la situation dramatique. Toutes les agences qui travaillent sur ces inondations ont besoin d'un soutien beaucoup plus fort de la communauté internationale », a-t-il insisté.