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La Croatie doit aider les plus vulnérables à accéder à un logement décent

La Croatie doit aider les plus vulnérables à accéder à un logement décent

La rapporteuse spéciale sur le droit à un logement convenable, Raquel Rolnik.
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à un logement décent, Raquel Rolnik, a appelé mardi les autorités croates à aider les groupes vulnérables et marginalisés à accéder à un logement décent dans un contexte toujours marqué par la reconstruction après le conflit du début des années 1990.

« La situation actuelle en matière de logement en Croatie est fortement influencée par les effets du conflit armé et la transition d'un concept de logements propriétés de la collectivité à un modèle orienté vers le marché privé », a dit l'experte indépendante désignée par le Conseil des Droits de l'homme de l'ONU.

« Pour faire face aux problèmes actuels et futurs en matière de logement, le gouvernement croate doit adopter des politiques détaillées, qui soient mises en œuvre sans discrimination et qui s'adressent en particulier aux groupes vulnérables, notamment les Roms », a ajouté Mme Rolnik, qui a effectué récemment une visite de dix jours dans ce pays.

L'experte a reconnu les « énormes efforts » des autorités croates pour reconstruire les maisons endommagées, rendre les propriétés privées occupées, attirer de nouveaux résidents dans les zones dépeuplées et permettre le retour de réfugiés croates de l'étranger. Toutefois, ce processus n'est pas encore achevé, a-t-elle indiqué, soulignant la lourdeur et la complexité des procédures administratives existantes.

Selon elle, « le marché privé dans ce pays, n'offrira jamais une solution en matière de logement décent pour l'ensemble de la population. Pour les personnes à bas revenus, vulnérables et marginalisées, il faudra adopter des politiques durables et permanentes de logements publics, qui n'existent pas actuellement au niveau national. »

Raquel Rolnik a également attiré l'attention sur les quelques 70.000 Serbes de Croatie qui sont encore réfugiés, quinze ans après la fin du conflit, et qui résident dans les pays voisins, dont une écrasante majorité en Serbie. « Leur complète intégration dans le pays où ils résident actuellement, et/ou leur retour en Croatie, doivent être abordés de manière conjointe par les gouvernements de la région, en particulier ceux de Croatie et de Serbie », a-t-elle demandé.