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Sri Lanka : l'ONU demande 165 millions de dollars pour rapatrier 70.000 déplacés

Sri Lanka : l'ONU demande 165 millions de dollars pour rapatrier 70.000 déplacés

Des enfants sri lankais.
Le Résident coordonnateur humanitaire de l'ONU au Sri Lanka, Neil Buhne, a réaffirmé vendredi la nécessité urgente de poursuivre les efforts déployés pour aider les personnes déplacées par le conflit entre les forces gouvernementales et les indépendantistes tamouls et qui a pris fin l'année dernière, à rentrer chez elles.

« Le travail n'est pas encore fait. Nous sommes toujours dans une période critique et nous vous demandons votre soutien continu pour répondre aux besoins restants qui sont cruciaux », a-t-il dit lors d'une réunion avec des représentants des pays donateurs à Colombo. Pour lui, le niveau de l'aide offert pendant cette période de transition aura une incidence directe sur la vie des rapatriés et plus généralement sur la stabilité et le développement du Sri Lanka.

« Le bien-être des personnes déplacées qui rentrent chez elles, est un élément essentiel de la réconciliation et finalement de la paix et du développement durable du pays », a encore insisté Neil Buhne.

Selon le Résident coordonnateur humanitaire, il y a eu « des progrès substantiels au cours des derniers mois », avec le retour d'environ 200.000 personnes dans leurs villages dans le nord depuis la fin 2009. Près de 70.000 Sri Lankais continuent toutefois de vivre chez des proches, dans des familles d'accueil ou dans des camps de transit situés à proximité de leur région d'origine.

L'une des contributions les plus remarquables aux efforts humanitaires entrepris depuis la fin du conflit est le déminage des terres libérées, qui a ouvert la voie à la réinstallation de dizaines de milliers de personnes déplacées, a encore souligné Neil Buhne.

55.000 familles ont également reçu du gouvernement et des organisations nationales et internationales une aide à la réinstallation de 220 dollars et des kits d'équipements de base. Quatre mille maisons sont par ailleurs en construction et le gouvernement indien a annoncé qu'il financerait la construction de 50.000 logements supplémentaires.

Par ailleurs, depuis le début de l'année 2010, plus de 30.000 tonnes d'aide alimentaire ont été distribuées à près de 750.000 personnes qui dépendent de cette assistance dans le nord du pays, en attendant qu'elles retrouvent leurs moyens de subsistance et relancent notamment la production agricole.

Environ 24.000 ménages ont reçu des volailles, des semences, des pompes à eau et des pulvérisateurs pour cultiver 10.600 hectares pendant la saison des pluies « Yala » qui s'étend de novembre à mars. Pour la prochaine saison « Maha » qui va de novembre à mars, environ 50.000 ménages seront aidés pour relancer les cultures sur 130.000 hectares de terres abandonnées.

Parmi les autres progrès réalisés, figurent également selon Neil Buhne, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement pour plus de 300.000 personnes, ainsi que la relance des services public de la santé et de l'éducation.

En dépit de ces réalisations concrètes, les personnes déplacées de retour chez elles restent vulnérables et dépendent entièrement de l'aide, tant qu'elles n'ont pas retrouvé les moyens de subsistance dont elles ont besoin, a toutefois mis en garde le représentant de l'ONU.

« Le manque de financement a réduit notre capacité à fournir une assistance immédiate aux populations des derniers camps et à les assister pour leur retour. Il y a des lacunes dans tous les secteurs, mais ceux qui nécessitent le plus d'efforts sont le redressement économique, les infrastructures, l'eau et l'assainissement, l'agriculture et la santé », a-t-il indiqué.

Jusqu'à présent, les donateurs ont offert 125 millions de dollars pour soutenir les opérations de l'ONU et de ses agences, mais il en faudrait 165 supplémentaires « pour couvrir les activités de rapatriement prévues par l'ONU et les organisations humanitaires pendant le reste de l'année 2010 », a expliqué Neil Buhne.

« Difficile, dur, mais les travaux d'urgence ont été faits. Des vies ont été sauvées et nous les avons aidé à retrouver la force de reconstruire leurs vies », a-t-il ajouté, saluant le gouvernement et le peuple sri lankais, ainsi que les pays donateurs, qui ont financés ces efforts.

« Nous le savons tous, il y a encore beaucoup plus à faire car même ceux qui sont rentrés restent vulnérables », a conclu Neil Buhne.