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La Colombie s'attaque au problème de la consommation locale de drogue

La Colombie s'attaque au problème de la consommation locale de drogue

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La Colombie est depuis longtemps reconnue comme l'un des principaux pays producteurs de drogue et l'un des principaux fournisseurs du marché international. Pendant longtemps, la consommation locale de drogue a été perçue comme marginale, mais de nouvelles données montrent que le nombre de consommateurs de drogues illicites a fortement augmenté dans ce pays. Les autorités s'inquiètent en particulier de l'accroissement de la consommation de cocaïne et d'héroïne chez les jeunes générations.

Selon la dernière étude nationale sur la consommation colombienne de drogue publiée en 2009 par le ministère colombien de la protection sociale, la Direction nationale des stupéfiants et l'Office des Nations Unies pour la drogue et le crime (ONUDC), 540.000 personnes âgées de 12 à 65 ans ont consommé au moins une fois une drogue illicite au cours de l'année passée en Colombie.

Devant ces statistiques, le gouvernement colombien, en collaboration avec l'ONUDC, vient de lancer une vaste campagne de sensibilisation dans la capitale, Bogota. Baptisée « Colombie, un pays libéré de la drogue », elle prend la forme de spot de sensibilisation diffusés à la télévision, à la radio et sur Internet.

L'objectif de cette campagne, officiellement lancée par l'ancien président Alvaro Uribe, est de transformer la représentation sociale et culturelle de la consommation de drogue, en axant la campagne sur la prévention par l'éducation et l'information, en s'adressant aux groupes les plus vulnérables, en tête desquels figurent les jeunes défavorisés. Les spots diffusés mettent ainsi en scène des individus lambda, dans des situations de la vie quotidienne qui les confrontent au choix de la consommation ou non de drogue, comme par exemple à l'école, à la maison, en famille, entre amis, avec le voisinage.

Les enfants, les adolescents, les étudiants, les représentants de la société civile, les responsables politiques, tout ceux qui soutiennent la campagne sont également invités à signer sur une carte géographique du pays, celle d'une « Colombie libérée de la drogue ».

« Nous félicitons les autorités colombiennes pour avoir lancé l'étude nationale sur la consommation locale de drogues, cela n'avait pas été fait pendant les 10 dernières années. Nous les félicitons aussi pour les mesures prises dès que les résultats de cette étude ont mis en lumière la flambée de la consommation colombienne et la nécessité d'agir », a indiqué le représentant de l'ONUDC en Colombie, Aldo Lale-Demoz, lors du lancement de la campagne.

« Au lieu de cacher les chiffres, les autorités ont pris des mesures de santé publique pour s'attaquer au problème et l'endiguer, notamment avec cette campagne », a-t-il ajouté.

« Jusqu'à peu, les régions productrices exportaient vers l'étranger d'énormes quantités de drogue qui approvisionnaient les marchés internationaux. Désormais, grâce aux contrôles des militaires et de la police, les voies d'exportations sont en partie fermées. Par conséquent, faute de pouvoir exportés aussi facilement qu'auparavant, les trafiquants écoulent leurs stocks sur le marché local, en particulier en visant les jeunes », a expliqué pour sa part le directeur de campagne nationale anti drogue, Maria Mercedes Duenas.