Somalie : l'ONU souligne l'impact du conflit dans toute la Corne de l'Afrique
Les deux attentats qui ont secoué le mois dernier la capitale ougandaise, Kampala, et qui ont été revendiqués par les milices islamistes somaliennes Al Shebab, confirment que le conflit en Somalie a des répercussions qui dépassent largement les frontières de ce pays, a estimé jeudi le Représentant spécial de l'ONU pour la Somalie, Augustine Mahiga.
Dans une lettre adressée à la diaspora somalienne, un mois après sa prise de fonction, le Représentant de l'ONU transmet ses condoléances aux familles des victimes de ces attentats, ainsi qu'au peuple ougandais, et indique que « les attaques de juillet confirment les ramifications régionales et internationales du conflit somalien ».
« Le pays est au sommet des préoccupations d'organisations régionales telles que l'Union africaine (UA) et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui ont pris récemment des positions en faveur d'une action décisive pour mettre un terme à la crise en Somalie », poursuit Augustine Mahiga, qui souligne ensuite que « la tragédie de Kampala » a « accru l'attention et l'inquiétude internationale » quant aux répercussions du conflit hors des frontières somaliennes.
Dans sa lettre, le Représentant spécial, qui a succédé à Ahmedou Ould-Abdallah le 1er juillet, décrit également ses priorités pour la Somalie, liées les unes et autres et se renforçant mutuellement : « la réconciliation, le dialogue, l'intégration politique, la sécurité publique, l'action humanitaire et la reconstruction ».
Augustine Mahiga rappelle aussi que « des progrès importants » ont été réalisés le mois dernier, avec l'élaboration d'une nouvelle constitution, l'une des principales tâches du gouvernement fédéral de transition (TFG). Le texte va maintenant faire l'objet de consultations, pour permettre aux Somaliens vivant en Somalie ou à l'étranger de faire des commentaires sur les dispositions du texte fondamental.
« C'est une occasion unique pour les Somaliens de façonner leur destin », écrit Augustine Mahiga, qui souligne aussi l'importance de renforcer les institutions publiques et l'offre de services de base. Il insiste sur le rôle que la diaspora peut jouer dans l'amélioration de la situation sur le terrain.
« En partenariat avec tous ceux qui soutiennent le processus de paix, vous, Somaliens de la diaspora, pouvez faire en sorte que les perspectives existantes soient exploitées afin de produire des résultats tangibles - une meilleure sécurité et de meilleures conditions pour le peuple qui souffre depuis longtemps en Somalie », a insisté Augustine Mahiga.
En début de semaine déjà, le Représentant onusien avait annoncé le renforcement de la présence de l'ONU dans ce pays, notamment via l'Office des Nations Unies politique en Somalie (UNPOS), chargé d'aider à faire avancer le processus de paix dans le pays.
Basé jusqu'à présent à Nairobi, au Kenya, pour des considérations de sécurité, le bureau de l'UNPOS va voir son personnel s'accroître dans les prochains mois, avec le déploiement de fonctionnaires à Garowe et Hargeisa, au Puntland et au Somaliland.