Haïti : l'actrice Nicole Kidman défend le rôle des femmes dans la reconstruction

En visite en Haïti, l'actrice Nicole Kidman, Ambassadrice de bonne volonté du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a appelé au règlement « de toute urgence » des problèmes de violences faites aux femmes et a demandé que la reconstruction intègre des initiatives offrant à terme aux femmes des moyens de subsistance.

Accompagnée de la Directrice de l'UNIFEM, Inès Alberdi, l'actrice australo-américaine a rencontré des survivantes de violences ayant trouvé la sécurité dans un camp provisoire qui accueillent des responsables haïtiens et onusiens. Elles se sont également entretenues avec des représentants d'organisations non-gouvernementales haïtiennes qui aident les femmes dans le cadre de la reconstruction après le séisme du 12 janvier 2010.

« Pendant cette visite, j'ai pu voir directement comment ce désastre humanitaire a des répercussions sur les femmes et les jeunes filles. Le manque d'abris sûrs et de sécurité les exposent à des violences, en particulier sexuelles », a expliqué Nicole Kidman. « J'ai aussi rencontré des femmes et des jeunes filles victimes de violences sexuelles qui ont trouvé refuge dans un foyer temporaire, dont les responsables travaillent à s'assurer qu'elles ont accès à des services légaux et médicaux, à un soutien psychologique et à des formations professionnelles », a-t-elle ajouté.

Avant même le tremblement de terre de janvier qui a fait plus de 200.000 morts et un million de sans-abris, la violence contre les femmes ou les jeunes filles était déjà omniprésente dans le pays. En 2006, un recensement organisé à l'échelle du pays faisait ainsi apparaître qu'une Haïtienne sur trois avait été victime de violences.

Les femmes portent aussi la responsabilité des enfants et des proches de manière disproportionnée par rapport aux hommes. 45% des Haïtiennes sont chef de foyer. Leur salaire moyen annuel atteint 600 dollars, contre 1.900 dollars pour les hommes.

« Les femmes d'Haïti travaillent très dur pour reconstruire tous les aspects de leurs vies mais ont besoin d'un soutien fort et durable pour assurer leur sécurité », a souligné pour sa part la Directrice de l'UNIFEM, Inès Alberdi.

« Il est également indispensable de répondre aux besoins des femmes sur le long terme, notamment en créant des opportunités d'emplois et en leur permettant de se libérer de leurs enfants en les envoyant dans des écoles qu'il faut aussi reconstruire », a-t-elle poursuivi, avant de demander que les politiques de reconstruction donnent une place centrale aux femmes dans la reconstruction. « Des fonds doivent aussi être affectés au combat en faveur de l'égalité des sexes, qui doit par ailleurs être une priorité en Haïti pour l'ONU », a conclu la Directrice de l'UNIFEM.

Dans la capitale Port-au-Prince, Inès Alberdi et Nicole Kidman ont enfin rencontré 13 jeunes filles victimes de violences sexuelles et qui ont trouvé refuge dans le seul abri à cet effet dans le pays, un foyer géré par l'ONG Kay Fanm.

« Je me sens en sécurité, j'ai un abri, de quoi manger, du coup, je peux me concentrer sur mes études », a indiqué l'une des jeunes filles qui vit dans ce foyer, après avoir été victime d'abus sexuels il y a un an.