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Une Canadienne nommée à la tête du Bureau des services de contrôle interne

Une Canadienne nommée à la tête du Bureau des services de contrôle interne

L’ONU à New York
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué mercredi l'approbation par l'Assemblée générale des Nations Unies de la nomination de la Canadienne Carman Lapointe-Young, au poste de Secrétaire générale adjointe chargée du Bureau des services de contrôle interne (BSCI).

Dans un communiqué de son porte-parole, Ban Ki-moon indique que Carman Lapointe possède « une expérience étendue et approfondie, ainsi que l'expertise requise pour ce poste exigeant ».

Depuis février 2009, Mme Lapointe était Directrice du Bureau d'audit et de surveillance de la Division du Fonds international de développement agricole (FIDA). De 2004 à 2009, elle était Contrôleur général à la Banque mondiale. Avant cela, elle a été en poste au sein de plusieurs institutions publiques canadiennes et d'organisations régionales ou internationales, comme l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE), dont elle a présidé le Comité d'audit, et l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), où elle était membre du Comité d'audit de 1994 à 1995.

Le porte-parole du Secrétaire général rappelle que « la transparence et la responsabilité sont des composantes essentielles du travail de l'ONU », et que « le Bureau des services de contrôle interne est crucial pour faire avancer ces efforts ». « C'est pour cela que le Secrétaire général a proposé, aussi vite que possible, la nomination d'un successeur expérimenté à ce poste important », précise-t-il, avant d'ajouter que Carman Lapointe aura à « construire l'équipe du BSCI, à combler les postes vacants et à prendre la responsabilité du département dont les objectifs n'ont malheureusement pas été atteints ces dernières années ».

« Les équipes du BSCI ont travaillé dans des circonstances difficiles. Nous sommes tous décidés à mener les actions promptes qui aideront le BSCI à assumer son travail vital », conclut le porte-parole de Ban Ki-moon.

Créé en 1994, le Bureau des services de contrôle interne de l'ONU est chargé de promouvoir une gestion efficace et rationnelle des programmes de l'organisation et de prévenir ou identifier les problèmes de gaspillage, de fraude, les abus, la corruption et les irrégularités de gestion des agences onusiennes. Dans la conduite de ses activités de contrôle, le BSCI dispose d'une indépendance opérationnelle, sous l'autorité néanmoins du Secrétaire général.

Depuis 2005, il était présidé par la Suédoise Inga-Britt Ahlenius, dont le mandat a pris fin à la mi-juillet. Dans son rapport de fin mission, dont plusieurs organes de presse se sont fait l'écho, elle avait estimé que son travail avait été entravé et qu'elle n'avait notamment pas pu procéder à la nomination de fonctionnaires à des postes vacants.

Dans un communiqué diffusé mercredi, la Secrétaire générale adjointe au Département de la gestion, Angela Kane, indique que le rapport de fin de mission d'Inga-Britt Ahlenius « contenait de nombreuses inexactitudes, distorsions et représentations erronées ». Elle rappelle que « la transparence et la responsabilité sont essentielles pour le travail de l'Organisation » et que le BSCI joue « un rôle crucial » dans les efforts entrepris dans ce sens.

Notant que le rapport d'Inga-Britt Ahlenius « ne contient aucune accusation de blocages ou d'obstructions d'enquêtes internes, ni d'allégations concrètes de corruption », Angela Kane estime que le problème des nominations soulevé par Inga-Britt Ahlenius est lié « aux mécanismes de révision établis pour s'assurer de l'intégrité des procédures de recrutement » auxquels elle ne s'est pas conformée.

« L'indépendance opérationnelle dont jouit le BSCI ne l'exempte pas de se conformer aux règles, procédures et politiques de l'ONU », insiste Angela Kane, avant d'énumérer les avancées initiées par le Secrétaire général et son équipe pour renforcer la responsabilité au sein du système des Nations Unies.

Elle cite notamment la déclaration de patrimoine que Ban Ki-moon a faite spontanément lors de sa prise de fonction, la création en 2008 d'un Comité d'éthique, l'instauration d'un système d'évaluation des performances des fonctionnaires de l'ONU préalable à tout avancement, la mise en place de mécanismes d'évaluation de l'efficacité des programmes, les initiatives du Secrétaire général pour promouvoir une culture de la conformité et de l'intégrité au sein de l'ONU, la création d'un tribunal interne pour les litiges liés aux activités de tous les organes, agences, programmes de l'ONU.

En conclusion, Angela Kane souligne que « le Secrétaire général est engagé dans la création d'une culture moderne de transparente et de performance et a pris un nombre significatif d'initiatives de gestion du personnel pour construire une force de travail dynamique globale ».