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Migiro : malgré les progrès, l'Afrique doit redoubler d'efforts contre le paludisme

Migiro : malgré les progrès, l'Afrique doit redoubler d'efforts contre le paludisme

Un enfant dormant sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide.
En marge du Sommet de l'Union africaine qui s'est déroulé lundi à Kampala, en Ouganda, la Vice Secrétaire générale de l'ONU, Asha-Rose Migiro, s'est adressée à l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) et a tiré la sonnette d'alarme sur la nécessité « de finir le travail » afin de stopper les ravages de la maladie sur les enfants et les femmes.

« Nous avions l'habitude de dire qu'un enfant mourait du paludisme toutes les 30 secondes. Récemment, cette statistique a été révisée à un enfant toutes les 45 secondes. C'est toujours inacceptable et tragiquement trop élevé. Mais cela représente un grand progrès, inimaginable il y a 10 ans », a déclaré Asha-Rose Migiro devant les dirigeants de l'ALMA.

« Le nombre de cas de paludisme a chuté de plus de 50% dans 9 pays africains ces dix dernières années. Une analyse récente menée dans 35 pays d'Afrique a révélé que plus de 680.000 vies ont été sauvées entre 2000 et 2009 », a-t-elle ajouté, en précisant que l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide et l'accès aux traitements antipaludéens sont les principaux moyens de prévention et de lutte contre la maladie.

Un volet sera consacré à la lutte contre le paludisme dans le Plan conjoint d'action pour la santé maternelle et infantile qui sera finalisé lors du Sommet du Millénaire en septembre prochain à New York.

« 85% des cas de paludisme et 90% des décès dus au paludisme surviennent ici sur le continent africain », a déploré la Vice Secrétaire générale de l'ONU soulignant l'urgence d'agir.

Elle a ensuite souligné l'émergence inquiétante de moustiques qui sont devenus résistants aux insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires. « Nous avons besoin que plus d'experts soient formés à la gestion et l'analyse de cette inquiétante situation », a-t-elle recommandé. « Si la résistance au médicament se développe et se généralise en Afrique, nous pourrions être confrontés à une catastrophe de santé publique. Les pays africains doivent prendre d'urgence les mesures afin d'assurer que les médicaments contre le paludisme soient correctement commercialisés, vendus et utilisés», a-t-elle précisé.

Malgré ces nouvelles menaces, de nouvelles opportunités émergent. La possibilité aujourd'hui de diagnostiquer rapidement les patients dans des zones isolées pour un moindre coût, constitue un élément décisif dans la lutte contre le paludisme, a-t-elle indiqué.

« Si nous continuons de considérer le contrôle du paludisme comme une partie intégrante de la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, de construire des systèmes de santé forts, d'améliorer la vie et le bien-être de vos peuples alors le succès que nous constatons aujourd'hui va continuer et grandir », a-t-elle conclu devant les dirigeants africains de l'ALMA.