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Darfour : les parties appelées à des efforts plus sérieux pour mettre fin au conflit

Darfour : les parties appelées à des efforts plus sérieux pour mettre fin au conflit

Des combattants de l'Armée de libération du Soudan.
Dans un rapport publié lundi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelle les parties au Darfour à faire des efforts plus sérieux pour mettre fin au conflit dans cette région du Soudan, alors que depuis plusieurs années les progrès vers la paix sont fluctuants.

« En dépit des efforts louables de la médiation conjointe de l'Union africaine et des Nations Unies, depuis l'Accord de paix sur le Darfour en 2006, les tentatives faites pour obtenir le concours d'un plus grand nombre de parties à une paix négociée demeurent sans succès en raison de la fragmentation des mouvements armés du Darfour et de la poursuite des opérations militaires sur le terrain », écrit M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité.

Selon lui, en 2010, il y a eu certains indices de progrès, mais ce progrès a été suivi d'épisodes de recrudescence des hostilités. Le 15 janvier, le gouvernement soudanais et le gouvernement tchadien ont pris une mesure importante tendant à améliorer leurs relations en signant un protocole sur la sécurité frontalière. La force frontalière commune, établie en février 2010, a eu un effet positif sur la sécurité et a permis d'ouvrir la frontière, facilitant les échanges commerciaux et le mouvement des personnes. En avril, des élections ont eu lieu au Darfour dans un climat pour l'essentiel paisible.

Toutefois, en mai, une fois les élections passées, il y a eu une recrudescence des hostilités entre les forces gouvernementales et les troupes du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) en violation flagrante de l'engagement de cesser les hostilités qu'elles avaient signé en février, ce qui a fait de mai le mois le plus meurtrier depuis la création de la Mission des Nations Unies et l'Union africaine au Darfour (MINUAD) en 2007.

Le Secrétaire général salue la volonté du Gouvernement soudanais et du Mouvement pour la libération et la justice (LJM) de négocier un accord global avec la participation de la société civile, sous les auspices de M. Djibrill Bassolé, qui est le Médiateur en chef conjoint de l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies. Il constate avec préoccupation que le Mouvement pour la justice et l'égalité s'est retiré des conversations de paix de Doha, ce qui compromet un règlement rapide et sans exclusive du conflit.

« Sans un tel accord de paix global et inclusif au Darfour, au moment où le Sud-Soudan s'achemine vers un référendum sur son futur régime, il existe un risque d'un retour de l'instabilité au Soudan », écrit M. Ban. « Une fois de plus, je demande donc instamment au gouvernement soudanais et au Mouvement pour la justice et l'égalité de cesser immédiatement leur affrontement militaire et de s'engager en faveur du processus de paix mené sous la direction du Médiateur en chef conjoint ». Il appelle également la faction d'Abdul Wahid de l'Armée de libération du Soudan (ALS) à participer aux négociations.

Il renouvelle son appel aux États Membres qui exercent une influence sur les parties à les rencontrer et les encourager à se mettre d'accord sur un règlement politique définitif.

La MINUAD est maintenant sur le terrain depuis deux ans et demi et compte actuellement plus de 17.000 militaires et plus de 4.000 policiers.

Ban Ki-moon recommande au Conseil de sécurité de renouveler le mandat de la Mission pour une année. « Cependant, pour que les possibilités offertes par la Mission soient utilisées au mieux, il est essentiel que les autorités soudanaises manifestent concrètement une volonté plus grande de créer des conditions plus favorables à la MINUAD », écrit-il. « Il faut notamment que le gouvernement poursuive les auteurs présumés des attaques contre le personnel des Nations Unies, afin de les traîner en justice. »

Selon lui, le gouvernement soudanais et les mouvements armés doivent également lever immédiatement les restrictions mises à la liberté de mouvement des membres de la

MINUAD. Le gouvernement soudanais doit également éliminer tous les obstacles à l'utilisation des appareils de la MINUAD, notamment les hélicoptères militaires stationnés à Nyala, ajoute-t-il.