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L'ONU appelle les Etats à continuer de financer la lutte contre le Sida

Une personne porteuse du VIH/Sida dans une clinique au Timor Leste. Photo ONU/Martine Perret
Une personne porteuse du VIH/Sida dans une clinique au Timor Leste. Photo ONU/Martine Perret

L'ONU appelle les Etats à continuer de financer la lutte contre le Sida

A l'occasion de la 18e Conférence internationale sur le VIH/Sida qui s'est ouverte dimanche à Vienne, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les gouvernements du monde entier à ne pas réduire le financement de la lutte contre le Sida, alors que des progrès importants ont été observés dans le combat contre ce virus.

« Certains gouvernements réduisent leurs efforts dans la lutte contre le Sida. Cela devrait susciter une grande inquiétude chez nous tous. Nous devons garantir que les gains récents ne soient pas suivis de reculs », a dit Ban Ki-moon dans un message vidéo à l'adresse des participants de la Conférence.

Selon un rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) et la Kaiser Family Foundation, le soutien aux efforts mondiaux de lutte contre le VIH de la part des pays donateurs est resté stable l'an dernier.

Le G8, la Commission européenne et d'autres gouvernements donateurs ont octroyé 7,6 milliards de dollars pour la lutte contre le VIH dans les pays en développement, soit légèrement moins que les 7,7 milliards déboursés en 2008.

« Les réductions en matière d'investissement dans les programmes de lutte contre le sida pèsent sur ce combat. A un moment où nous voyons les résultats de la prévention et du traitement du VIH, nous devons augmenter, pas réduire », a dit le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

Selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on estime à 5,2 millions le nombre de personnes qui recevaient un traitement vital contre le VIH à la fin 2009.

L'OMS estime que 1,2 million de personnes ont été mises sous traitement en 2009, ce qui porte le nombre total de personnes recevant un traitement à 5,2 millions, contre 4 millions à la fin 2008.

« C'est la plus forte augmentation du nombre de personnes ayant accès au traitement en une seule année. C'est une évolution extrêmement encourageante » a déclaré le Dr Hiroki Nakatani, Sous-directeur général de l'OMS – VIH/sida, tuberculose, paludisme et maladies tropicales négligées.

L'OMS recommande une mise sous traitement plus précoce des personnes vivant avec le VIH. L'objectif est de commencer un traitement contre le virus avant que les personnes ne tombent malades du fait de l'affaiblissement de leurs défenses immunitaires.

Les estimations établies grâce à des modèles épidémiologiques donnent à penser que la mortalité liée au VIH pourrait être réduite de 20 % entre 2010 et 2015 en cas de mise en œuvre à grande échelle de ces directives qui recommandent un traitement précoce.

Un traitement plus précoce peut éviter des infections opportunistes, notamment la tuberculose – principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH. On pourrait réduire de pas moins de 90 % les décès liés à la tuberculose en mettant plus tôt sous traitement les personnes séropositives et tuberculeuses.

Les directives de traitement de l'OMS augmentent le nombre de personnes pour lesquelles un traitement contre le VIH est recommandé d'un niveau de 10 millions environ à un chiffre estimé à 15 millions. Le coût nécessaire pour couvrir les traitements contre le VIH en 2010 devrait s'élever à environ 9 milliards de dollars, selon l'ONUSIDA.

« Les investissements que nous réalisons aujourd'hui peuvent non seulement permettre de sauver des millions de vies, mais aussi d'épargner des millions de dollars demain » a déclaré le Dr Bernhard Schwartlander, Directeur, Évidence, Stratégie et Résultats, ONUSIDA.