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Le HCR enseigne aux francophones le droit des réfugiés par la pratique

Le HCR enseigne aux francophones le droit des réfugiés par la pratique

Un employé du HCR discute avec des déplacés dans le nord du Sri Lanka.
Depuis 13 ans, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et l'Institut international des droits de l'homme (IIDH) basé à Strasbourg, en France, offre à une cinquantaine de francophones triés sur le volet deux semaines de formation pratique au droit des réfugiés. C'est l'un des rares enseignements dispensés en français dans le monde sur la protection internationale des réfugiés.

Depuis 13 ans, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et l'Institut international des droits de l'homme (IIDH) basé à Strasbourg, en France, offre à une cinquantaine de francophones triés sur le volet deux semaines de formation pratique au droit des réfugiés. C'est l'un des rares enseignements dispensés en français dans le monde sur la protection internationale des réfugiés.

Karina Jasmine sanglote en racontant son exil. Elle a reçu des menaces de mort parce qu'elle refusait de soumettre sa fille à l'excision, elle a dû fuir le Kilina, son pays d'origine. Son histoire est poignante, similaires à celles de milliers d'autres réfugiés qui ont fui des persécutions dans leurs pays. Mais cette fois-ci, c'est une fiction. Karina Jasmine est joué par une employée du HCR qui utilise ces mises en scènes concrètes dans des formations au droit international des réfugiés.

Réunissant des experts des droits de l'homme, des avocats, des professeurs, des étudiants et des professionnels issus de différentes organisations, ces formations se tiennent chaque été depuis 13 ans et attirent des francophones venu du monde entier, en particulier du Canada et des pays d'Afrique. Les candidats sont tellement nombreux, environ 400 originaires de 33 pays, que le processus de sélection des cinquante participants est particulièrement rigoureux.

Ces formation de deux semaines, en français, proposent des enseignements sur le droit des réfugiés, la détermination du statut de réfugié, les solutions durables, les réfugiés en situation de conflit armé, les procédures d'asile ou encore les politiques migratoires à travers le monde. Lors d'exercices de simulation, les participants sont également appelés à résoudre des cas pratiques fictifs, leur permettant d'évaluer leurs connaissances et leurs analyses de demandes de statut de réfugié.

« Les simulations donnent une nouvelle dimension aux études de cas sur le droit des réfugiés », a expliqué Fadma Moumtaz du HCR, qui se met dans la peau d'une femme réfugiée depuis sept ans déjà. « Les participants ont devant eux une personne en chair et en os, à qui ils posent des questions, comme s'ils étaient au sein d'une véritable juridiction. Chaque année, les participants ont des questions et des réactions différentes », a-t-elle ajouté.

L'objectif principal de ces cours d'été est d'améliorer la connaissance du droit international des réfugiés, en bénéficiant de l'expérience de professionnels travaillant sur le terrain, qui savent identifier et répondre à des individus ayant besoin de protection internationale.

« En plus de permettre aux participants d'enrichir leurs connaissances sur la problématique des réfugiés et des principes du droit international des réfugiés, c'est une occasion exceptionnelle pour eux de rencontrer des experts venant de pays différents, avec des expériences différentes et une maîtrise des bonnes pratiques en matière de protection des réfugiés », a déclaré de son côté une responsable du bureau du HCR à Paris, Véronique Robert.