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Le Prix Nansen 2010 pour les réfugiés à une photojournaliste britannique

Le Prix Nansen 2010 pour les réfugiés à une photojournaliste britannique

Alixandra Fazzina.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a rendu public vendredi le nom du lauréat 2010 du Prix « Nansen pour les réfugiés », qui a été décerné cette année à la photojournaliste britannique Alixandra Fazzina, récompensée pour son travail de témoignage des souffrances humaines causées par les guerres et les conflits.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a rendu public vendredi le nom du lauréat 2010 du Prix « Nansen pour les réfugiés », qui a été décerné cette année à la photojournaliste britannique Alixandra Fazzina, récompensée pour son travail de témoignage des souffrances humaines causées par les guerres et les conflits.

« Je suis émue et extrêmement heureuse que le HCR m'ait accordé cette reconnaissance et que l'organisation ait ainsi rendu hommage à mon travail. Mes photoreportages portent, pour l'essentiel, sur le sort des réfugiés et des déplacés internes et mon objectif a toujours été de sensibiliser le grand public sur les personnes contraintes de fuir le conflit, la violence et le malheur », a déclaré Alixandra Fazzina, en apprenant sa nomination.

Créée en 1954 en l'honneur de Fridtjof Nansen, explorateur et scientifique norvégien, également premier Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, le Prix « Nansen pour les réfugiés » est décerné chaque année à une personne ou une organisation pour les services exceptionnels rendus à la cause des réfugiés. Elle comprend une médaille commémorative et un prix de 100.000 dollars offert par les gouvernements norvégien et suisse pour financer des projets élaborés par le lauréat dans le domaine de la protection et de l'assistance aux réfugiés.

Ces dix dernières années, Alixandra Fazzina a fait connaître l'exode désespéré des personnes déracinées fuyant des situations de conflit. Que ce soit en Europe de l'Est, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie, son travail révèle des tragédies humaines souvent ignorées des grands médias.

Elle est « une porte-parole audacieuse de l'action humanitaire qui met remarquablement en lumière, avec émotion et acuité, la réalité de la vie des personnes déracinées », a souligné le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres. « Son talent, son engagement, son empathie et son dévouement hors du commun pour saisir l'essence de chaque histoire personnelle en font l'auteur d'une chroniqueuse exemplaire de la vie des personnes les plus vulnérables de notre planète ».

La photojournaliste a commencé sa carrière en Bosnie. Son objectif s'est ensuite éloigné des lignes de front pour se concentrer sur le sort des premières victimes des conflits, les populations civiles déracinées par la guerre. Elle s'est faite connaitre grâce à ses photos sur les victimes de mines antipersonnel au Kosovo, sur les civils isolés derrière les lignes ennemies en Angola, sur le viol comme arme de guerre en Sierra Leone, sur les sévices infligés aux enfants par les milices au Congo et en Ouganda ainsi que sur les situations de réfugiés au Pakistan et en Afghanistan.

Entre 2006 et 2008, elle a consacré deux ans à une chronique en Somalie sur l'exode des migrants et des réfugiés somaliens vers la péninsule arabique, et sur le trafic d'êtres humains dans le golfe d'Aden. Risquant sa vie pour rencontrer des personnes déracinées confinées dans des bidonvilles situés le long de la côte, la photojournaliste a pris sur le vif le désespoir et la souffrance des personnes essayant de traverser le golfe d'Aden en quête d'une vie meilleure. De ce travail a été tiré un ouvrage intitulé « A Million Shillings, Escape from Somalia », à paraître en septembre 2010.