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Débat sur le VIH : plus de fonds nécessaires pour la lutte contre la maladie

Débat sur le VIH : plus de fonds nécessaires pour la lutte contre la maladie

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L'Assemblée générale de l'ONU se retrouvait mercredi pour un débat sur la progression du VIH/Sida dans le monde. L'occasion pour l'ONU de rappeler la nécessité d'augmenter les financements destinés à la lutte contre le virus qui touche désormais plus de femmes que d''hommes.

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Ban Ki-moon est en Afrique, c'est donc la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Asha-Rose Migiro, qui s'est chargée de transmettre son message à l'Assemblée générale de l'ONU. Devant les Etats Membres, elle a donc plaidé, au nom du chef de l'ONU, pour l'accès universel au traitement contre le virus du VIH/Sida. Ban Ki-mmon a également défendu l'accès universel à la prévention et à l'information sur les modes de contaminations et les moyens de protection.

« Les individus les plus à risques sont les populations les plus marginalisées par la société », a déploré Ban Ki-moon dans son message, rappelant que les personnes ayant des pratiques sexuelles homosexuelles, les toxicomanes et les hommes et femmes se livrant à la prostitution étaient les plus exposées et les plus marginalisées par les sociétés.

« L'accès universel signifie plus que garantir simplement à ceux qui en ont besoin, un traitement ou des services de prévention. Cela implique un effort supplémentaire pour atteindre les personnes marginalisées et criminalisées », a-t-il ajouté.

Se félicitant ensuite de la baisse de 17% du nombre de nouvelles infections depuis 2001 dans le monde, soulignant aussi que plus de quatre millions de personnes dans les pays à faibles et moyens revenus bénéficient aujourd''hui de traitements adéquats, Ban Ki-moon a appelé les Etats membres à continuer de financer la lutte contre le Sida, en dépit de la crise financière qui limite la disponibilité de fonds.

En marge de la réunion de l'Assemblée générale, le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Michel Sidibé, a présenté à la presse le nouveau plan d'action quinquennal (2010-2014) lancé par l'agence onusienne. Il vise à répondre aux inégalités entre les sexes, les femmes continuant d''être exposer davantage que les hommes au risque d'infection.

« L'épidémie devient malheureusement une épidémie qui touchent principalement les femmes », a-t-il déploré mercredi lors d''une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, rappelant que 16 millions de femmes étaient infectées aujourd'hui dans le monde et qu'environ 850.000 mourraient chaque année de la maladie.

Michel Sidibé a donc expliqué que le nouveau plan d'action de l'ONUSIDA prévoyait l'intensification des mesures destinées aux femmes et aux jeunes filles, grâce à l'implication des gouvernements, de la société civile et des partenaires du développement, pour renforcer les actions nationales visant à placer les femmes et les filles au centre de la riposte au VIH/Sida, en s'assurant que leurs droits sont défendus.

Michel Sibidé a également rappelé que le meilleur moyen de combler les inégalités entre sexes face à la maladie était de renforcer l'éducation. Pour lui, il est donc essentiel de sensibiliser les gouvernements pour les inciter à mettre un terme aux inégalités dans l'accès à l'éducation, l''accès aux services de santé et l'accès à l'emploi.

Pour illustrer l'ampleur du problème et l'urgence de la situation, il a pris l'exemple du Swaziland où la moitié des femmes de 25 à 29 ans sont séropositives, avant de poser la question de l'avenir du pays devant de telles statistiques.

A ses côtés, Annie Lennox, chanteuse et militante devenue Ambassadrice de bonne volonté de l'ONUSIDA, a expliqué avoir pris conscience de l'ampleur de la pandémie du VIH/sida en Afrique lors de sa rencontre avec Nelson Mandela en 1993, à l'occasion du lancement d'une campagne nationale de lutte contre le VIH/sida.

Elle a mis l'accent sur les difficultés particulières des femmes, et la nécessité de leur donner la capacité de négocier une sexualité sans risque en racontant avoir partagé un bus de 25 femmes séropositives d'Amérique latine ayant toutes été infectées par leur mari.

Egalement présente lors de cette conférence de presse, Suksma Ratri, du Réseau de femmes séropositives en Indonésie. « Le fait d'avoir été fidèle à mon mari ne m'a pas empêchée d'être séropositive », a-t-elle déclaré, expliquant l'information permettait en fait de mieux accepter sa séropositivité et de mieux la gérer, personnellement, professionnellement et socialement. Elle a donc insisté sur la nécessité de donner aux femmes les moyens d'être informées et de se protéger.