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RDC : le manque de fonds menace les activités humanitaires

RDC : le manque de fonds menace les activités humanitaires

Une fillette recueille du bois dans un camp de déplacés dans l'est de la RDC.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a tiré vendredi la sonnette d'alarme sur le manque cruel de fonds pour assister les populations vulnérables en République démocratique du Congo (RDC), en proie à des conflits armés depuis plus d'une décennie.

« L'appel de fonds humanitaire pour la RDC n'a reçu que 30% de ses besoins. Seulement 249 millions de dollars ont pu être levés sur les 828 millions nécessaires », a déploré vendredi la porte-parole d'OCHA lors d'un point presse à Genève, en Suisse.

« Un atelier se déroule depuis hier avec le gouvernement congolais pour trouver les moyens de répondre à cette situation financière », a-t-elle ajouté.

Si ces fonds ne sont pas levés, 10.000 survivants d'abus sexuel ne seront pas pris en charge ; 2.000 enfants impliqués dans des conflits armés ne seront pas réhabilités ; 180.000 enfants de moins d'un an ne seront pas vaccinés ; 200.000 enfants qui souffrent de malnutrition ne seront pas soignés et les campagnes d'information et de sensibilisation des populations sur les mines stopperont, a indiqué OCHA.

En 2009, les fonds reçus avait permis à 1 million de personnes d'avoir accès à l'eau potable, à près de 3 millions de personnes de bénéficier d'une aide alimentaire et à 80% des enfants du pays d'être vaccinés.

Dans un rapport publié mercredi, le Rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Philip Alston, fait état d'une augmentation alarmante des violences contres les populations civiles dans la zone frontalière entre la RDC, le Soudan et de la République Centrafricaine (RCA) ainsi que dans l'est du pays. Ces attaques sont attribuées à l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), aux Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et à l'armée nationale congolaise, estime le Rapporteur spécial.

Cette situation délétère a été pointée par les ONG à de nombreuses reprises, mais reste toujours « ignorée », a déploré Philip Alston dans son rapport. « Nous avons continué à voir des opérations militaires peu planifiées et sous-équipées, la reprise d'attaques de rebelles contre des civils, l'échec de l'arrestation de criminels de guerre au sein de l'armée congolaise et des centaines de civils tués », a-t-il insisté.

Ce cri d'alarme survient alors que le 28 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le retrait de 2.000 Casques bleus d'ici la fin du mois de juin 2010. Par la résolution 1925, les 15 membres du Conseil ont décidé la prorogation jusqu'au 30 juin de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) et approuvé une modification de son mandat à partir du 1er juillet. A cette date, elle deviendra la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO).