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Mongolie : 800.000 personnes affectées par une vague de froid sans précédent

Mongolie : 800.000 personnes affectées par une vague de froid sans précédent

Un garçon ramasse la carcasse d'un mouton mort de froid en Mongolie.
Le bureau des Nations Unies en Mongolie a lancé mercredi un appel de fonds d'aide humanitaire de plus de 18 millions de dollars afin de venir en aide à environ 800.000 personnes affectées par une vague de froid intense appelée le 'dzud'.

« A la différence de situations de crise soudaines, le 'dzud' a évolué progressivement et lentement élargissant son étendue géographique, forçant un plus grand nombre de personnes dans les zones rurales à combattre pour survivre », a déclaré la Coordinatrice résidente intérimaire de l'ONU en Mongolie, Rana Flowers.

Le 'dzud' a détruit les moyens de subsistance de presque 9.000 familles qui vivent de leur bétail pour leur revenus et leur nourriture, a indiqué le bureau de l'ONU. Plus de 7,5 millions d'animaux sont morts ce qui représente 17% de la totalité du cheptel du pays. Les champs sont couverts de carcasses d'animaux morts de froid, déplore le communiqué.

Cette vague de froid intense, avec des températures qui ont atteint les moins 40-50°C, fait suite à un été et un automne marqués par la sécheresse qui a détruit le fourrage servant à nourrir les animaux durant les mois d'hiver. Les Mongols appellent ce phénomène météorologique extrême le 'dzud'.

Le 'dzud' se prolonge cette année, « intensifiant les souffrances des populations », indique le communiqué. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a augmenté entre 35 et 40% dans les zones affectées. La population et spécifiquement les enfants et les femmes enceintes souffrent de malnutrition aigue et chronique et de déficience vitaminique. Les difficultés d'accès aux structures de santé de ces communautés isolées accentuent encore ces phénomènes.

Les populations sont traumatisées non seulement par leur situation mais également par le choc que peut susciter la perte des cheptels pour les éleveurs, note le bureau de l'ONU. Des dépressions et des suicides sont craints.

Cette catastrophe incite aussi les populations à abandonner leurs terres et à migrer dans les zones périurbaines déjà surpeuplées.

Rana Flowers a précisé que l'aide d'urgence avait pu être fournie au début du 'dzud', au mois de février, et qu'aujourd'hui l'aide internationale devait continuer à aider ces populations vulnérables à retrouver une vie normale.

« Il est important que les victimes du 'dzud', principalement des populations nomades vivant dans les zones isolées ne soient pas oubliées maintenant que l'attention médiatique développée au début de la catastrophe a décliné alors que l'impact a augmenté », a dit Mme Flowers.

« Le soutien de la communauté internationale reste essentiel pour contenir la mortalité grandissante et améliorer la situation humanitaire critique de ces populations vulnérables », a-t-elle conclu.