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Après-conflit : Il faut inscrire la paix dans les cœurs et les esprits, selon Ban

Après-conflit : Il faut inscrire la paix dans les cœurs et les esprits, selon Ban

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Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé vendredi qu'il fallait inscrire la paix dans les cœurs et les esprits pour réussir à consolider la paix dans un pays émergeant d'un conflit, lors d'un débat sur ce thème au Conseil de sécurité.

« La paix ne durera pas si les gens ne constatent pas de bénéfices réels dans leur vie quotidienne – sécurité, justice, emploi, perspectives pour un meilleur avenir », a dit M. Ban dans un discours lors de ce débat.

Deuxièmement, la paix ne pourra durer qu'à condition que les gouvernements des pays sortant d'un conflit soient capables d'assurer les fonctions de base de l'État et de garantir une sécurité durable, a-t-il ajouté.

« Enfin, nous devons envisager une approche globale intégrant les dimensions sécuritaire, politique, économique et sociale. Il faut donc un engagement des acteurs nationaux, bilatéraux, régionaux et internationaux et une cohérence, une coordination et une vision commune », a souligné le Secrétaire général.

Le Secrétaire général a rappelé que, lors des réunions précédentes, un consensus avait émergé sur certains des facteurs indispensables au succès de la consolidation de la paix. « Nous devons saisir l'opportunité critique qui se présente au lendemain immédiat d'un conflit majeur; nous devons répondre rapidement et de manière robuste; et nous devons rester impliqués sur le long terme », a-t-il expliqué, avant d'ajouter que les efforts de la communauté internationale devaient répondre aux besoins spécifiques de chaque pays.

Les Nations Unies continuent à affiner leur travail, a affirmé M. Ban. Des partenariats et des synergies ont été établis dans le système des Nations Unies et avec les acteurs régionaux et internationaux, en mettant l'accent sur un engagement précoce. Ceci suppose un renforcement des liens avec la Banque mondiale et les autres institutions financières internationales, a-t-il dit.

Selon le Secrétaire général, l'ONU renforce aussi sa capacité à appuyer des processus de paix viables. Les Nations Unies s'efforcent en outre d'améliorer leurs outils de déploiement et de soutien aux opérations de maintien de la paix, aux bureaux intégrés de consolidation de la paix et aux autres opérations sur le terrain dont le mandat recouvre des activités de consolidation de la paix.

Le Secrétariat des Nations Unies œuvre actuellement à l'établissement d'une stratégie visant à faire en sorte que les premières tâches cruciales de consolidation de la paix, menées par les Casques bleus et autres, contribuent au développement à long terme. « J'ai donc demandé au Bureau d'appui à la consolidation de la paix de faire une évaluation des capacités civiles de la consolidation de la paix et nommé un Groupe consultatif présidé par l'ancien Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno », a-t-il précisé.

Le Secrétaire général a enfin rappelé à quel point la question du financement était importante. Le Fonds pour la consolidation de la paix va atteindre ce mois-ci le seuil des 200 millions de dollars, s'est-il félicité. Il a cependant rappelé que l'intérêt du Fonds est avant tout d'identifier les domaines d'action prioritaires des pays éligibles et de les aider à canaliser les ressources dans cette direction. En lui-même, le Fonds ne peut répondre aux besoins financiers des pays émergeant d'un conflit, a-t-il dit.