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Soudan : L'ONU souhaite des élections libres et régulières

Soudan : L'ONU souhaite des élections libres et régulières

Des bulletins de vote dans la perspective des élections au Soudan.
La période précédant les élections générales prévues du 11 au 13 avril et celle qui va les suivre immédiatement seront particulièrement sensibles au Soudan, a rappelé mercredi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport sur la situation dans le pays.

Il a souhaité que ces élections contribuent « à renforcer les possibilités offertes au peuple soudanais de jouer un rôle plus actif dans la vie politique de leur pays et de faire entendre leur voix politique ».

« J'engage toutes les parties concernées à veiller à ce que l'environnement électoral soit propice à la tenue d'élections libres et régulières qui soient acceptables pour le peuple soudanais », écrit M. Ban, invitant « le gouvernement d'unité nationale et les mouvements armés et les parties prenantes du Darfour à veiller à ce que les négociations en vue d'un accord de paix global se poursuivent avec célérité au cours de la période postélectorale ».

Depuis son dernier rapport, M. Ban estime que les parties à l'Accord de paix global de 2005 ont progressé sur différents fronts au cours de la période considérée. « Ils ont notamment réglé le différend qui existait depuis longtemps au sujet des résultats du recensement, et des avancées ont été faites dans le processus de démarcation de la frontière nord-sud ».

« Sur le plan politique, cependant, il reste de nombreux problèmes à régler et, à moins de 10 mois avant la tenue des référendums, tout retard dans l'examen des principales questions clefs en suspens risque d'avoir de graves répercussions sur l'ensemble du processus de paix », avertit le rapport.

Le Sud-Soudan doit tenir début janvier 2011 un référendum clé sur sa sécession avec le Nord du pays. Le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien et animiste, ont mis fin en 2005 à 22 ans d'une guerre civile qui a fait deux millions de morts

Le Secrétaire général rappelle qu' « à ce stade, c'est aux dirigeants politiques soudanais et à leurs partenaires qu'il incombe d'établir un ordre de priorité entre les questions les plus importantes pour la paix et la sécurité, et d'avancer aussi rapidement que possible ».

Au cours de cette période, la fourniture d'un appui en vue de l'instauration des conditions nécessaires à des processus référendaires et post référendaires pacifiques constituera l'objectif prioritaire de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS).

Le Secrétaire général reconnaît que « la sensibilité politique de cette question suscite des préoccupations aux deux parties à l'Accord de paix global et les incite à la prudence. Il est essentiel toutefois, en cette sixième et dernière année de la période intérimaire, de ne pas invoquer cette prudence pour entraver la mise en œuvre intégrale de l'Accord de paix global ».

Dans son rapport, il engage les parties à l'Accord à créer d'urgence des commissions du référendum fonctionnelles aussi bien dans l'Abyei que dans le Sud-Soudan, et à ouvrir des négociations sur les arrangements post référendaires. L'une des questions les plus importantes dont les parties devront s'occuper concerne la situation dans l'Abyei, en particulier les préoccupations des communautés Misserya et Dinka Ngok.

Par ailleurs, « à l'approche de la fin de la période de transition, et quelle que soit l'issue du référendum au Sud-Soudan, les efforts visant à renforcer rapidement les capacités dont dispose le gouvernement du Sud-Soudan pour exécuter les fonctions essentielles en matière de gouvernance devront être accélérés ».

Le rapport souligne qu'au cours de la période à venir, la MINUS devra relever d'importants défis concernant la préparation du référendum, la sécurité dans le sud et le renforcement des capacités dans ses zones d'opérations. Par conséquent, le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité de proroger son mandat pour une nouvelle période de 12 mois, jusqu'au 30 avril 2011.

Par ailleurs, sa porte-parole adjointe Marie Okabe a rappelé que l'ONU respectait le droit des candidats et des partis politiques à prendre leurs propres décisions mais les encourageait au dialogue, alors que selon des informations parues dans la presse, le candidat de l'ancienne rébellion sudiste, le Mouvement de libération des peuples du Soudan (SPLM), et les principales formations d'opposition ont annoncé leur refus de prendre part aux élections générales.