L'actualité mondiale Un regard humain

Afghanistan : Les violations des droits de l'homme, principale cause de la pauvreté

Afghanistan : Les violations des droits de l'homme, principale cause de la pauvreté

Un vieil homme afghan victime de la pauvreté.
Les violations récurrentes des droits de l'homme en Afghanistan sont la principale cause de l'augmentation de la pauvreté, a déploré mardi à Kaboul la Représentante du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Norah Niland, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la publication d'un rapport.

Les violations récurrentes des droits de l'homme en Afghanistan sont la principale cause de l'augmentation de la pauvreté, a déploré mardi à Kaboul la Représentante du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Norah Niland, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la publication d'un rapport.

« La pauvreté tue », a dit Mme Niland. « Les Afghans sont davantage tués par la pauvreté que par les conflits armés ».

La pauvreté prive les deux tiers de la population afghane « de vivre une vie décente et digne y compris l'impossibilité de jouir des droits fondamentaux de base, comme bénéficier d'une éducation ou d'avoir accès aux services de santé », a-t-elle ajouté.

L'Afghanistan détient le deuxième plus haut taux de mortalité maternelle du monde et le troisième plus haut taux de mortalité infantile. Seulement 23% de la population a accès à l'eau potable et seulement 24% de la population de plus de 15 ans sait lire et écrire.

« La pauvreté est soit accidentelle soit inévitable en Afghanistan », indique le rapport. Alors que l'insécurité et les conflits armés sont des facteurs qui entretiennent la pauvreté, le rapport impute aux « violations massives des droits de l'homme » la responsabilité principale de la situation.

Le rapport pointe « les abus de pouvoir comme un moteur de la pauvreté en Afghanistan ». « Le gouvernement est souvent incapable de fournir des services de bases comme la sécurité, l'alimentation ou un logement », note le rapport.

L'aide internationale qui a favorisé des « objectifs à court terme plutôt que de s'attaquer aux structures abusives du pouvoir » a renforcé au sein de la société afghane « le sentiment de désillusion et le scepticisme quant à l'avenir du processus de démocratisation ».

L'amélioration de la situation des droits de l'homme « est centrale pour établir les bases d'une paix juste et durable en Afghanistan», a conclu Mme Niland.

La Représentante du HCDH avait critiqué mercredi dernier à Genève l'entrée vigueur de la Loi sur l'amnistie qui ôte le droit aux autorités afghanes de poursuivre, de leur propre initiative, les responsables de violations des droits humains.