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Afghanistan : L'ONU rencontre un mouvement d'insurgés pour accélérer la réconciliation

Afghanistan : L'ONU rencontre un mouvement d'insurgés pour accélérer la réconciliation

Staffan de Mistura.
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Staffan de Mistura, a rencontré jeudi à Kaboul une délégation du Hezb-e-Islami, un mouvement d'insurgés afghan, a indiqué la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Staffan de Mistura, a rencontré jeudi à Kaboul une délégation du Hezb-e-Islami, un mouvement d'insurgés afghan, a indiqué la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).

M. Mistura a écouté les membres de la délégation et indiqué que « leur visite à Kaboul et les discussions en cours avec les autorités afghanes soulignent l'importance du dialogue mené par les Afghans afin d'amener la stabilité dans le pays ».

Cette rencontre se déroule après que le Conseil de sécurité de l'ONU a prorogé la semaine dernière pour un an le mandat de la MANUA.

Ces discussions avec la délégation d'Hezb-e-Islami s'inscrivent dans le cadre de la stratégie d' « afghanisation » des compétences et des responsabilités dans le pays défendue récemment par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

La représentante du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Norah Niland, a présenté mercredi à Genève le rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le pays. Mme Niland a noté les efforts effectués par les autorités afghanes pour améliorer la gouvernance mais a également exhorter le pays à renforcer l'application de la loi notamment en matière de droits humains.

Le rapport critique l'entrée vigueur de la Loi sur l'amnistie qui ôte le droit aux autorités afghanes de poursuivre, de leur propre initiative, les responsables de violations des droits humains. Cette loi votée en 2008, envoie un « mauvais message aux victimes et constitue un déni de justice », indique le HCDH.

Cette loi est de nature à saper les efforts menés pour l'avènement de la réconciliation nationale et risque de diviser la société. Les autorités afghanes devraient « au minimum reconnaître les graves injustices qui ont été commises », plaide le HCDH.

Mme Niland a également exprimé son inquiétude sur la persistance des violences contre les femmes et de pratiques traditionnelles préjudiciables pour les femmes et les jeunes filles.

Selon le rapport, les affrontements armés ont augmenté de 14% entre 2008 et 2009 provoquant la mort de 2.412 civils. « Dans les deux premiers mois de l'année 2010, nous avons enregistré 385 civils morts, dont 39% sont attribués au forces pro-gouvernementales et 55% à l'opposition armée », a indiqué Mme Niland.

Il y a un besoin urgent d'améliorer la situation des droits humains et de garantir une justice équitable, « c'est le rêve de la grande majorité des Afghans », a dit M. Niland.