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RDC : La MONUC forme l'armée congolaise pour lutter contre les exactions

RDC : La MONUC forme l'armée congolaise pour lutter contre les exactions

Des soldats des forces armées congolaises.
Afin de lutter contre les exactions commises par l'armée congolaise, notamment les violences sexuelles, la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a mis en place un programme de formation des militaires et de renforcement des capacités de la justice militaire.

Afin de lutter contre les exactions commises par l'armée congolaise, notamment les violences sexuelles, la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a mis en place un programme de formation des militaires et de renforcement des capacités de la justice militaire.

« Notre pays a connu plusieurs guerres fratricides à partir de 1996. En 2003, nous avons signé un accord de paix avec toutes les parties aux conflits. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont nées à ce moment-là et sont le résultat de ces accords », explique le colonel et magistrat militaire congolais, Muntazini Mukimapa, dans un entretien à la Radio de l'ONU.

Conformément aux accords de paix de 2003, les FARDC ont intégré des anciens combattants de groupes armés. « Dans leur configuration actuelle, les FARDC sont composées de militaires qui viennent d'horizons divers dont beaucoup n'ont pas suivi le cursus de formation militaire normal. C'est pourquoi nous déplorons des exactions et des violations des droits de l'homme », affirme-t-il.

Afin de lutter contre ces exactions et soutenir la formation des FARDC, la MONUC a créé en 2004 l'Unité Etat de droit. Ce département a pour but de former le personnel de l'armée congolaise sur les questions éthiques, les obligations légales et les droits, et de le sensibiliser à la question du genre. Son objectif est aussi d'améliorer la justice militaire. L'Unité Etat de droit va notamment permettre de former 1.000 commandants et officiers sur les droits de l'homme et de renforcer leurs capacités à maintenir la discipline.

« Depuis quatre ans, les infractions liées aux violences sexuelles par des militaires ont baissé, contrairement aux statistiques des juridictions de droits communs. Cela veut dire que les juridictions militaires font suffisamment de répression mais aussi de prévention sur les violences sexuelles », affirme le capitaine de l'armée congolaise et magistrat militaire, Kabeya Ya Hanu Ben lors de cet entretien avec la Radio de l'ONU.

Parallèlement, la MONUC a mis en place une Unité Genre qui favorise l'introduction de femmes dans le système judiciaire et pénitencier. La présence de femmes est un avantage considérable, notamment dans le traitement des affaires relatives aux violences sexuelles où les femmes sont en générale plus enclines à se confier à d'autres femmes.

Une récente estimation du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) évalue à 8.000 le nombre de femmes violées l'année dernière par des combattants dans l'est de la RDC, une région où la violence sexuelle est devenue endémique. Selon la MONUC, 200.000 cas de viols ont été enregistrés depuis 1996.

« La justice militaire fonctionne dans des situations extrêmement difficiles. Pas de moyens de fonctionnement, pas de moyens logistiques, pas de prisons, pas de bâtiment pour certains magistrats. Par exemple, la cour de justice de Goma siège sous une tente », déplore le colonel Mukimapa.