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Haïti : L'ONU appelle à mettre les droits des déplacés au cœur de la reconstruction

Haïti : L'ONU appelle à mettre les droits des déplacés au cœur de la reconstruction

Un garçon haïtien est soigné dans une clinique improvisée de la MINUSTAH.
Une solution durable basée sur les droits de l'homme des personnes déplacées à l'intérieur d'Haïti est une composante essentielle du processus de rétablissement et de reconstruction après le séisme du 12 janvier, selon un panel d'experts réunis au siège des Nations Unies à Genève.

« Les droits de l'homme de la population déplacée d'Haïti devraient servir d'indicateur pour l'ensemble des initiatives visant au rétablissement », a déclaré le Représentant du Secrétaire General pour les droits humains des personnes déplacées, Walter Kalin.

« Il doit y avoir une approche intégrée basée sur les droits de l'homme dans le cadre des démarches d'aide et de reconstruction menées par la communauté internationale, des efforts particuliers étant requis afin de s'assurer que les personnes affectées sont en mesure de jouir de leurs droits économiques, sociaux et culturels », a renchéri Michel Forst, l'expert indépendant sur la situation des droits de l'homme en Haïti.

« Il est essentiel à la fois que le gouvernement haïtien soit pleinement associé au processus de reconstruction, et que les besoins de la population locale soient traités », a-t-il ajouté.

Le directeur adjoint du Bureau pour la prévention des conflits et le rétablissement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Miguel Bermeo, a assuré que « répondre aux besoins complexes des personnes déplacées au sein du pays est une priorité critique à la fois pour les acteurs humanitaires et pour ceux du développement ».

« A ce jour, l'assistance humanitaire et les premières interventions de rétablissement demeurent des priorités urgentes », a-t-il souligné, et « parmi les éléments essentiels du rétablissement et de la reconstruction en Haïti figurent la pleine intégration des personnes déplacées au sein du tissu économique et social, une réaction coordonnée dirigée par les pouvoirs publics nationaux et locaux, et un juste équilibre entre les interventions humanitaires et les interventions visant au développement, de manière à s'assurer de la pérennité des programmes ».

Le panel a mis en évidence l'attention particulière qu'il convient de porter aux groupes vulnérables tels que les enfants, et tout spécialement les enfants orphelins, les personnes handicapées, ainsi que certaines catégories de femmes, ces personnes étant, en temps de crise, plus vulnérables à l'exploitation, aux abus sexuels, au trafic, au travail forcé et à d'autres violations de leurs droits.

« Il est important de souligner le rôle vital que jouent les femmes en aidant les communautés à se rétablir en temps de crise », a déclaré M. Forst, estimant que « leur résistance et leurs capacités représentent en ce moment une contribution sur laquelle s'appuyer ».

« Les besoins sont nombreux, et les défis impressionnants, mais pas insurmontables », a-t-il poursuivi. « En répondant à tous ces besoins, souvenons nous cependant que, bien qu'il soit nécessaire et urgent de reconstruire des infrastructures ainsi que des logements, la tâche qui nous attend va bien plus loin que ce but immédiat. Ce que nous devons faire, c'est d'aider les gens à refaire leurs vies en garantissant leurs droits humains », a-t-il enfin rappelé.