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Haïti : A Montréal, le chef de la MINUSTAH insiste sur une forte coordination de l'aide

Haïti : A Montréal, le chef de la MINUSTAH insiste sur une forte coordination de l'aide

Une mère protège ses enfants du soleil dans le quartier de Cité Soleil, à Port-au-Prince.
Lors d'une réunion ministérielle de donateurs sur Haïti lundi à Montréal, le chef par intérim de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, a insisté sur le caractère crucial de la coordination entre les différents acteurs humanitaires venus assister ce pays frappé le 12 janvier par un séisme dévastateur.

Lors d'une réunion ministérielle de donateurs sur Haïti lundi à Montréal, le chef par intérim de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Edmond Mulet, a insisté sur le caractère crucial de la coordination entre les différents acteurs humanitaires venus assister ce pays frappé le 12 janvier par un séisme dévastateur.

« Les Nations Unies ont été chargées par le gouvernement d'Haïti de coordonner la réponse massive au séisme. Nous nous sommes engagés à le faire. Aujourd'hui j'offre un cadre pour cette coordination », a dit M. Mulet aux participants de cette conférence réunissant des représentants de 14 pays et de l'Union européenne.

Selon lui, cette coordination doit s'appuyer sur des mécanismes opérationnels solides. « Trop souvent la coordination est une aspiration qui commence et finit dans les halls de conférence », a-t-il ajouté. « Notre coordination doit être efficace, elle doit être solide, elle doit être une réalité ».

Le séisme du 12 janvier a ravagé la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Selon un dernier bilan, plus de 112.500 personnes ont été tuées, 194.000 autres ont été blessées, un million d'Haïtiens sont sans-abri.

Les destructions et les besoins humanitaires sont énormes, a rappelé M. Mulet. « Nous devons agir vite sachant que la saison des ouragans est dans moins de six mois », a-t-il dit.

Les Nations Unies étaient également représentées à la réunion de Montréal par l'Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes.

« A Montréal, il est important qu'il y ait un engagement financier sur tous les aspects de l'appel de fonds d'urgence », a dit Helen Clark, en faisant référence à l'appel de 575 millions de dollars lancé par l'ONU le 15 janvier.

De son côté, M. Holmes a indiqué que l'appel de fonds avait été pourvu à hauteur de 47% jusqu'à maintenant. « Cet appel sera révisé dans quelques semaines pour refléter les besoins qui font actuellement l'objet d'une évaluation systématique », a-t-il dit.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu'il avait distribué 2,6 millions de rations alimentaires, l'équivalent de près de 8 millions de repas, à près de 400.000 personnes. L'agence des Nations Unies a pour objectif d'atteindre 100.000 personnes par jour à mesure que ses opérations se renforcent.

« Il s'agit de l'une des opérations les plus complexes que le PAM ait jamais lancé. L'entière chaîne de distribution d'Haïti a été dévastée et l'opération du PAM est partie de zéro », a dit la directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran, lors d'une conférence de presse lundi à New York.

« Je pense qu’on aura besoin d’être là plus longtemps et plus en profondeur, ce qui veut dire que les gens auront besoin de plus nourriture pendant plus longtemps. La situation est assez effroyable », a-t-elle ajouté.

Selon elle, la situation est plutôt difficile d’un point de vue logistique. Le PAM tente d’établir des corridors sûrs pour la distribution de nourriture à Port-au-Prince, a-t-elle précisé.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 235.000 personnes ont quitté Port-au-Prince grâce aux transports gratuitement mis à disposition par le gouvernement. Le nombre de gens fuyant les villes pourrait atteindre le chiffre d'un million, mettant sous pression des communautés rurales déjà vulnérables, estime pour sa part l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).