Haïti : L'infrastructure postale doit faire partie du plan de reconstruction, selon l'UPU
Au moment où Montréal accueille une conférence internationale pour discuter de la reconstruction du pays sinistré, l'institution spécialisée des Nations Unies pour les services postaux enjoint les participants de ne pas oublier le secteur postal dans les projets de reconstruction des infrastructures de réseaux.
« L'infrastructure postale est un levier important de toute économie nationale », déclare Edouard Dayan, directeur général de l'Union postale universelle (UPU). «Les Haïtiens ont besoin de services postaux efficaces afin de pouvoir recevoir et envoyer des correspondances et des marchandises, voire effectuer des transactions financières, en particulier pour transférer de l'argent. L'UPU discute actuellement avec ses pays-membres de l'aide qui pourra être apportée à Haïti pour reconstruire et moderniser ses services postaux, durement touchés, comme tant d'autres secteurs, par le séisme du 12 janvier.»
Sauf pour trois bureaux de poste en périphérie de Port-au-Prince, la plupart des neuf installations postales de la capitale haïtienne auraient été détruites par le tremblement de terre, y compris le siège de la poste et le principal centre de tri, selon les autorités postales locales. Ces installations assuraient du travail pour 350 personnes. Des installations postales se sont aussi effondrées à Miragoâne, Grand-Goâve et Petit-Goâve, selon Margarette Emile, la directrice générale de l'Office des Postes d'Haïti.
A l'échelle nationale, la poste exploite une soixantaine d'offices postaux et emploie 600 personnes. Selon les données de l'UPU, la poste haïtienne a traité, en 2007, 642.000 envois de la poste aux lettres du régime international et environ 5.000 colis.
Les postes du monde entier proposent quotidiennement aide et soutien à l'UPU dans le but de réhabiliter la poste haïtienne. Une cellule de crise créée au Bureau international de l'UPU – le Secrétariat de l'Union – coordonne l'assistance internationale proposée par les pays-membres et leurs postes nationales.
«Au lendemain de cette catastrophe, nous avons l'occasion d'aider Haïti à reconstruire mais aussi à moderniser sa poste, de sorte qu'elle joue un rôle encore plus important dans la stimulation de l'économie, essentielle au redressement du pays», ajoute Edouard Dayan. «Avec près d'un million d'Haïtiens aux Etats-Unis, 130.000 au Canada, 80.000 en France et combien d'autres ailleurs, la mise en place de services postaux efficaces en Haïti pourrait contribuer à stimuler l'activité économique et à alléger les difficultés de la population.»
En ce moment, le service postal d'Haïti est complètement paralysé. L'UPU et ses pays membres étudient actuellement les meilleurs scénarios en vue de la reprise des services postaux aussi vite que possible.
Une équipe d'inspecteurs postaux des Etats-Unis se rendra à Port-au-Prince en début de semaine afin d'aider les autorités postales là-bas à sécuriser le courrier laissé dans les décombres ou à l'aéroport au moment où la tragédie est survenue et d'évaluer les besoins en vue de la reprise des échanges postaux avec le monde entier.
Sur place et dans le monde, les postes se mobilisent pour Haïti. Les pays-membres de l'UPU contribuent à l'aide financière en vue de la reconstruction de la poste haïtienne et proposent également du matériel d'exploitation, comme des véhicules, de l'équipement de tri et autres.
L'entreprise allemande Deutsche Post DHL a déployé son équipe d'intervention dans les situations urgences, basée à l'aéroport de Port-au-Prince. La Poste française a lancé la semaine dernière un timbre-poste dont une partie des revenus de vente iront à la Croix-Rouge. D'autres postes, dont celles du Canada, d'Espagne et de l'île Maurice, entre autres, mènent aussi des actions de concert avec leurs sections nationales de la Croix-Rouge. Par ailleurs, Postes Canada enverra en Haïti neuf fourgonnettes aux couleurs de la poste et du pays.