L'actualité mondiale Un regard humain

Népal : Ban inquiet de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix

Népal : Ban inquiet de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix

En 2006, les rebelles maoïstes et le gouvernement népalais ont signé un accord de paix historique.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit inquiet de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix au Népal, alors que depuis le mois de mai les divisions entre les partis politiques sont allées croissantes, et appelle à un retour à la tradition du consensus.

« Aux deux extrémités de l'éventail politique, les forces se sont radicalisées, compromettant gravement la logique de compromis qui dès le début avait marqué le processus de paix et en était resté le moteur. Il est inquiétant que le risque s'aggrave de voir le débat politique dominé par les thèses extrémistes et la voie pacifique et démocratique cesser d'être au centre des préoccupations », écrit M. Ban dans un rapport au Conseil de sécurité publié cette semaine.

Il juge « très préoccupant que les multiples séries de pourparlers entre les trois principaux partis au cours de ces derniers mois n'aient pas permis de débloquer la situation. » « Malgré la reprise bienvenue des pourparlers entre les partis en décembre, la signature du plan d'action sur la démobilisation du personnel de l'armée maoïste ne répondant pas aux conditions requises, et la fin du blocage du Parlement provisoire par le Parti communiste unifié du Népal (maoïste), les désaccords profonds qui ont conduit le processus de paix dans l'impasse ne sont toujours pas résolus à l'heure de ce rapport, et exacerbent le risque de le voir s'effondrer. »

Le Secrétaire général exhorte une fois encore les partis népalais « à tout mettre en oeuvre pour revenir à la tradition du consensus qui est la leur et qui a déjà porté des fruits, et pour mener à bonne fin le processus de paix. »

Selon lui, l'intégration et la réinsertion du personnel de l'armée maoïste et la démocratisation de l'armée népalaise sont des éléments cruciaux de l'Accord de paix global. « Les gouvernements népalais successifs m'ont fait part de leur intention de mener à bien sans retard l'intégration et la réinsertion du personnel de l'armée maoïste. Leur achèvement permettrait à la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP) de mettre progressivement fin à ses activités. Force est malheureusement de constater que les choses n'ont guère évolué sur ce plan », dit-il.

La MINUNEP a été constituée en tant que mission politique spéciale en 2007, avec pour mandat de surveiller la gestion des armements et du personnel armé de l'armée népalaise et du Parti communiste népalais (maoïste) (PCN-M), désormais appelé Parti communiste unifié du Népal (maoïste) (PCUN-M).

En prolongeant le mandat de la MINUNEP à quatre reprises à la demande du gouvernement du Népal, le Conseil de sécurité a maintes fois exhorté les partis népalais à oeuvrer ensemble en faveur du processus de paix.

Le Secrétaire général estime que la sagesse n'est pas de retirer la Mission à ce stade, alors que les tensions sont particulièrement vives. « Si le gouvernement népalais demandait, en consultation avec les parties, que le mandat de la Mission soit prorogé, je recommanderais au Conseil de donner une suite favorable à cette requête », dit-il. Toutefois, si le Conseil approuve une telle prorogation du mandat de la MINUNEP, « il est capital, au regard de la gravité des enjeux, que cette prorogation débouche très rapidement sur l'adoption par les partis d'un calendrier et d'objectifs clairs, ce qui permettrait de fixer un plan de retrait sans ambigüité pour la Mission », ajoute-t-il.