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Afghanistan : L'ONU inquiète d'une situation qui menace d'être ingérable

Afghanistan : L'ONU inquiète d'une situation qui menace d'être ingérable

Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Kai Eide.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu mercredi une réunion sur l'Afghanistan au cours de laquelle le Représentant spécial de l'ONU dans ce pays, Kai Eide, a exprimé sa profonde inquiétude face à une situation qui pourrait devenir rapidement ingérable selon lui.

Celui-ci estime qu'il est indispensable d'avoir une stratégie avant tout politique plutôt qu'exclusivement militaire.

Lors de cette réunion convoquée à l'occasion de la publication d'un nouveau rapport du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, celui-ci a souligné pour sa part qu'une coordination internationale bien meilleure s'imposait. Il a repris l'idée de M. Eide qui propose de réfléchir à une éventuelle structure internationale de coordination. Au-delà des questions de structures, M. Ban a souligné la nécessité de faire preuve d'une « volonté politique » qui fait souvent cruellement défaut, selon lui.

M. Eide, qui doit quitter ses fonctions prochainement et dont c'était le dernier exposé devant le Conseil, estime nécessaire la mise sur pied d'une stratégie de transition susceptible de permettre aux Afghans de prendre leur avenir en main. Celle-ci doit prévoir la mise sur pied d'institutions civiles pour permettre à l'Etat afghan d'être au service de la population et du développement de l'économie du pays.

« Si nous ne prenons pas ces éléments civils de la stratégie de transition autant au sérieux que les questions d'ordre militaire, alors nous échouerons », a mis en garde M. Eide.

A l'issue de la réunion, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé devant la presse que le monde était confronté à l'urgente nécessité de traduire la détermination renouvelée de la communauté internationale en une feuille de route concrète en faveur d'une sécurité et d'une gouvernance améliorées et du développement économique.

M. Ban a souligné que si ces priorités plaçaient des responsabilités accrues avant tout sur les épaules des Afghans, elles impliquaient aussi un plus grand soutien des partenaires internationaux de l'Afghanistan et des Nations Unies. Il s'est dit encouragé par la compréhension et le soutien solide affiché par les membres du Conseil de sécurité, ainsi que par d'autres Etats membres.

Une conférence internationale sur l'Afghanistan doit se tenir à Londres dans trois semaines avec pour thème principal les questions de sécurité. Une autre réunion de haut niveau se tiendra à Kaboul au printemps. M. Eide estime que ces deux sommets constitueront des occasions cruciales pour se mettre d'accord sur une stratégie politique qui placerait le rôle des Afghans au centre de l'action de la communauté internationale en

Afghanistan.