L'actualité mondiale Un regard humain

Kosovo : La MINUK coincée entre les vues opposées de Belgrade et Pristina sur son rôle

Kosovo : La MINUK coincée entre les vues opposées de Belgrade et Pristina sur son rôle

Lamberto Zannier, Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Kosovo.
La Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) est « inextricablement coincée entre les perceptions divergentes de Belgrade et de Pristina sur son rôle », a déclaré jeudi après-midi devant le Conseil de sécurité,le représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUK, Lamberto Zannier.

La Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) est « inextricablement coincée entre les perceptions divergentes de Belgrade et de Pristina sur son rôle », a déclaré jeudi après-midi devant le Conseil de sécurité,le représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUK, Lamberto Zannier.

Lors du débat du Conseil, les représentants de Belgrade et de Pristina ont confirmé par leurs discours ces positions totalement opposées, qualifiées de « guérilla stérile » par le représentant de la France. Les membres du Conseil se sont eux aussi montrés aussi divisés sur le sujet que par le passé, les États-Unis et le Royaume-Uni appelant à un rôle international plus grand pour la « République du Kosovo » et plus réduit pour la MINUK, alors que la Fédération de Russie insistait sur la primauté de la MINUK par rapport à toute autre présence internationale dans la région.

Après sa reconfiguration effective au 1er juillet, la MINUK est devenue « plus compacte et plus politiquement ciblée », a déclaré M. Zannier, en présentant le dernier rapport en date du Secrétaire général sur le Kosovo. S'il a pu faire état de divers progrès et d'une certaine collaboration pratique sur le terrain, notamment avec Belgrade, M. Zannier a constaté que la Mission restait « inextricablement coincée » entre les visions opposées des deux parties sur son rôle. Belgrade, a-t-il précisé, veut un rôle robuste pour la MINUK, alors que Pristina considère que sa mission est achevée. M. Zannier a notamment fait remarquer que les dirigeants du Kosovo avaient évité tout contact avec lui depuis plusieurs mois, et qu'il n'avait pu être reçu par le Président Sedjiu du Kosovo qu'à la veille de sa venue à New York.

M. Zannier a indiqué que le principal fait politique du moment est la préparation des élections municipales du 15 novembre, les premières depuis la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, qui seront organisées entièrement par les autorités kosovares. Il a souhaité que les serbes du Kosovo, actuellement très divisés, y participent, afin de profiter de la décentralisation pour renforcer la maîtrise sur leur destin.

Ces élections sont illégitimes, a rétorqué le ministre des affaires étrangères de la Serbie, car elles ne sont pas organisées par la MINUK sous contrôle international. M. Jeremić, qui a demandé au Conseil de sécurité de soutenir la MINUK, « acteur essentiel » au Kosovo, a répété que la Serbie « ne reconnaîtra jamais la déclaration unilatérale d'indépendance », laquelle représente « un défi pour la paix et la sécurité internationales ». Il a appelé tous les États à attendre l'avis de la Cour internationale de Justice (CIJ), saisie par l'Assemblée générale d'une demande d'avis consultatif sur la légalité internationale de la déclaration unilatérale d'indépendance.

Au nom du Kosovo, Skender Hyseni a, au contraire, insisté sur les progrès réalisés dans le développement des institutions de la « République du Kosovo ». Il a affirmé que les priorités de son gouvernement restaient le renforcement de l'état de droit, la stabilité macroéconomique, la solidification des secteurs clefs de la justice, de la sécurité et de la sûreté et « surtout le bien-être des minorités ». Il a ajouté que Pristina mettait tout en œuvre pour assurer le retour, dans la dignité, des Serbes du Kosovo dans leur foyer, et il a déploré « l'ingérence de la Serbie », accusée d'exercer en permanence des pressions sur les Serbes du Kosovo et de « semer la confusion sans proposer de solution » à leurs problèmes.