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L'épidémie de choléra risque de reprendre au Zimbabwe

L'épidémie de choléra risque de reprendre au Zimbabwe

Une fillette transporte de l'eau dans une banlieue de Harare, au Zimbabwe.
Les conditions d’une reprise de l’épidémie de choléra qui a déjà fait 4.000 morts au Zimbabwe sont réunies pour la prochaine saison des pluies, a prévenu jeudi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

« Ces dernières années le Zimbabwe a subi des épidémies de choléra à chaque saison des pluies, c'est-à-dire du début à partir du début du mois de septembre et au mois d’octobre. Donc malheureusement, les conditions préalables à l’épidémie de l’année dernière comme des cinq ou six dernières années sont encore réunies », a annoncé Peter Salamah lors d’un entretien avec la radio de l’ONU.

L’année dernière le pays a subi une grave épidémie, avec près de 100.000 cas enregistrés et 4.000 victimes entre août 2008 et juillet 2009.

« Au cours des 10 ou 15 dernières années, il y a eu un manque chronique d’investissements dans l’infrastructure des services sociaux », a dit M. Salamah.

Par exemple, l’eau continue d’être polluée, alors même que les conseils municipaux ne sont pas en mesure d’acheter des produits chimiques pour le traitement des eaux. D’autre part, il y a une telle dégradation des canalisations que dans certaines parties du pays l’eau des égouts est mélangée à l’adduction d’eau potable, ce qui cause de nombreuses maladies diarrhéiques.

Pour faire face à ces problèmes, l’UNICEF a stocké des bidons qui gardent l’eau potable, des tablettes de chlore pour désinfecter l’eau dans les maisons, et continue d’éduquer les communautés sur ce qu’il faut faire pour faire face au choléra.

Une statistique choquante montre que 60% des décès ont lieu à la maison, ce qui signifie que 60% des malades n’ont même pas eu accès à une infirmière ou à un centre médical.

Peter Salamah a expliqué que les enfants étaient particulièrement exposés. La maladie tue principalement en causant une déshydratation. Les gens perdent leurs réserves en eau, et les enfants étant beaucoup moins résistants et plus petits, sont plus vulnérables, a-t-il dit.

En juin derniers, les agences des Nations Unies ont requis 718 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires dans le pays, notamment renforcer l’accès à l’eau potable, fournir une assistance humanitaire et un accès à l’éducation. Cet appel est financé à hauteur de 53%.

Selon l’OMS, le choléra est une infection intestinale aiguë due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. La durée d'incubation est courte, de moins d'un jour à cinq jours. Le bacille produit une entérotoxine qui provoque une diarrhée abondante, indolore pouvant aboutir rapidement à une déshydratation sévère et à la mort du sujet si le traitement n'est pas administré rapidement. La plupart des patients présentent aussi des vomissements.

La prise en charge médicale rapide et appropriée des cas permet de réduire sensiblement la mortalité et une bonne prise en charge doit permettre de maintenir le taux de létalité en dessous de 1 %. Chez les cas non traités, le taux de létalité peut atteindre 30 à 50%, un niveau souvent observé dans des situations de crise caractérisées par l’entassement, des difficultés d'accès aux soins de santé et une gestion précaire de l’environnement.