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REPORTAGE : A l'annonce d'une catastrophe, les premières heures de mobilisation des Nations Unies

REPORTAGE : A l'annonce d'une catastrophe, les premières heures de mobilisation des Nations Unies

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Il était deux heures du matin en ce 26 décembre 2004, au siège de l'Organisation des Nations Unies à Genève, lorsque la nouvelle qu'un énorme tremblement de terre avait ébranlé le fond de l'Océan Indien est tombée. L'officier des Nations Unies de permanence cette nuit-là, Arjun Katoch, se souvient qu'un an plus tôt, jour pour jour, un tremblement de terre avait dévasté la ville de Bam, en Iran.

Cette fois les conditions étaient différentes, se souvient l'Officier. Le tremblement de terre avait produit un tsunami dont les proportions restaient pour l'instant indéterminées et qui avait touché une dizaine de pays.

« Il semblait évident que le déploiement allait être important », explique M. Katosh, ancien colonel parachutiste de l'armée de l'air indienne, lors d'un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale de l'aide humanitaire célébrée le 19 août.

Le siège des Nations Unies à Genève est chargé d'apporter une réponse immédiate aux catastrophes. En moins de trois heures, M. Katoch a mobilisé les premières équipes des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC selon son acronyme anglais). Ce déploiement a été le plus vaste et le plus étendu que l'ONU a réuni, atteignant 45 personnes venues de 5 endroits différents à travers le monde, même s'il reste infime en comparaison des déploiements des secours armés ou des travailleurs humanitaires.

Pour M. Katoch, la mise en place des Equipes a été l'une des premières mesures prises. Elles sont les seules qui sont en mesure d'aider les gouvernements dans les premières heures après la catastrophe à organiser les secours. Lorsqu'elles ne sont pas mises en place suffisamment rapidement, on se retrouve soudainement avec un afflux d'organisations non-gouvernementales et d'assistance bilatérale, et de divers acteurs, arrivant d'une façon chaotique et non coordonnée.

C'est ce qui s'est produit au cours d'un certain nombre d'opérations de secours pour faire face au tsunami.

Quelques heures plus tard, au petit matin, heure de New York, M. Katoch a joint par téléphone le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordinateur des secours d'urgence, Jan Egeland.

« J'avais fait face à des catastrophes et des guerres pendant plusieurs années, mais les informations initiales faisaient états d'un désastre sans précédent touchant plusieurs pays sur deux continents et la nécessité pour nous d'y répondre avec une énergie sans précédent », confie le Secrétaire général adjoint M. Egeland.

Davantage de personnes ont été tuées par le tremblement de terre survenu en Chine en 1976, et par les inondations au Bangladesh au début des 1970, que les 227 000 qui ont péri au cours du Tsunami en Indonésie.

M. Katoch estime que le rôle des Nations Unies est de faire en sorte que tout aille, et que tout aille d'une manière « aussi cohésive et coordonnée » que possible, même si « c'est presque impossible à faire ». Selon lui, face aux tremblements de terre, le rôle de l'ONU est de déployer sur place un centre de coordination chargé d'aider le gouvernement national à faire face à la catastrophe.