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Sud-Soudan : Le PAM craint les répercussions du massacre dans le Jonglei

Des membres d'un groupe armé à Akobo, dans l'Etat du Jonglei (Sud-Soudan)
Des membres d'un groupe armé à Akobo, dans l'Etat du Jonglei (Sud-Soudan)

Sud-Soudan : Le PAM craint les répercussions du massacre dans le Jonglei

Le récent massacre de 185 personnes à Akobo dans l'Etat du Jonglei, au Sud-Soudan, causé par une pénurie de nourriture, risque de conduire à une série de représailles, a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM) vendredi.

Le récent massacre de 185 personnes à Akobo dans l'Etat du Jonglei, au Sud-Soudan, causé par une pénurie de nourriture, risque de conduire à une série de représailles, a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM) vendredi.

« Près de 700 personnes ont été tuées depuis le mois de mars dans la région, tandis que 19.000 autres ont été déplacées », a rapporté la porte-parole adjointe du Secrétaire général, Marie Okabe, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Le PAM et ses partenaires ont appelé le gouvernement à mettre fin aux luttes interethniques qui mettent en danger la livraison de l'assistance humanitaire, a-t-elle ajouté.

L'agence annonce dans un communiqué qu'elle accroît ses livraisons aériennes de nourriture, qui constitue le principal besoin des populations d'Akobo, à part la protection. « Les adultes souffrent de malnutrition et il y a 350 enfants gravement affectés par la malnutrition à l'hôpital de la ville ». 25.000 personnes reçoivent une aide du PAM mais elles ne bénéficient pas de rations complètes à cause de l'insuffisance des livraisons.

La chef du PAM pour le Sud-Soudan, Michelle Iseminger, a rapporté avoir vu des cadavres et des cartouches vides près d'un campement de pêche au bord de la rivière Geni, à 40 kilomètres de la ville d'Akobo, où s'est déroulée l'attaque perpétrée par des combattants du groupe ethnique Murle contre des membres du groupe Luo Nuer.

« J'ai vu des dizaines et des dizaines de cadavres. La puanteur et les vautours nous ont donné une idée de l'ampleur du massacre » qui a visé principalement des femmes et des enfants, a-t-elle dit.

Le total des victimes s'élevait au départ à 161 mais il a été révisé à 185 morts. « On ne peut pas laisser ces combats se poursuivre. Cela pourrait dérailler les efforts de relèvement et de reconstruction au Sud-Soudan », a ajouté Mme Iseminger.

Le PAM annonce également vendredi qu'au Tchad son programme de livraisons aériennes n'a toujours pas reçu de nouveaux fonds pour son fonctionnement. A défaut de financement, l'agence devra supprimer des livraisons dès la semaine prochaine, au Tchad et en Afrique de l'Ouest.