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Le chef de l'ONU en Afghanistan appelle à accélérer la réconciliation après les élections

Le chef de l'ONU en Afghanistan appelle à accélérer la réconciliation après les élections

Kai Eide.
Les efforts politiques de réconciliation en Afghanistan doivent s'accélérer après les élections prévues le 20 août, déclare l'envoyé des Nations Unies dans ce pays, estimant que les opérations militaires n'apporteront pas de paix durable.

« Je ne cesse de répéter qu'il est illusoire de penser que ce sont avant tout les forces militaires qui peuvent réussir à mettre fin au conflit. Ce sont les efforts politiques qui doivent être en tête de notre agenda », souligne Kai Eide, représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, dans un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU (voir la rubrique « Coup de projecteur » pour la version intégrale de l'entretien).

« Je suis heureux de voir que progressivement ceci est compris plus largement au sein de la communauté internationale mais il y a encore du chemin à faire pour comprendre que ce que nous faisons doit se fonder sur une stratégie politique et non sur une stratégie militaire », ajoute-t-il.

Selon M. Eide, qui est le chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), les défis les plus importants auxquels sera confronté le nouveau gouvernement afghan après les élections du 20 août seront de maintenir la stabilité dans le pays et d'obtenir que tous les candidats acceptent les résultats.

« Cela pourrait prendre près de quatre semaines avant que le décompte et le processus de contestation soient terminés et les résultats finaux certifiés », dit-il.

Selon lui, ces élections sont les plus difficiles et les plus complexes qu'il ait jamais vues. Plus de 3.000 ânes sont utilisés pour transporter les bulletins de vote dans les régions les plus reculées du pays. M. Eide note toutefois que malgré les défauts du processus électoral, la campagne a été digne et les débats intenses.

« Il est extrêmement important que nous soyons en mesure d'ouvrir le plus possible de bureaux de vote, afin que les élections soient ouvertes à tous les Afghans. C'est un défi mais c'est notre ambition, afin d'avoir des élections crédibles qui soient acceptées par la population », souligne-t-il.

Pour cela, l'armée et la police afghanes et la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) font tout leur possible avec la Commission électorale pour ouvrir le plus grand nombre de bureaux de vote, ajoute-t-il.

Le représentant de l'ONU estime que les efforts de réconciliation devront être lancés dès que le nouveau gouvernement sera formé. « Une fois que nous entrerons dans une saison plus calme sur le terrain, nous aurons six mois pour mettre sur les rails ce processus de paix », dit-il.