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Sri Lanka : Des experts auprès de l'ONU réclament une commission d'enquête

Sri Lanka : Des experts auprès de l'ONU réclament une commission d'enquête

Des civils fuyant les combats au Sri Lanka.
Quatre experts indépendants auprès des Nations Unies ont exprimé vendredi leur préoccupation face à la crise humanitaire dans le nord du Sri Lanka et ont reproché au gouvernement un manque de transparence et de responsabilité.

Les experts ont demandé au Conseil des droits de l'homme d'établir une commission d'enquête international pour suivre la situation et établir les événements intervenus ces derniers mois.

« Une telle enquête devrait examiner le comportement de toutes les parties au conflit », ont dit Philip Alston, expert sur les exécutions sommaires, Anand Grover, expert sur le droit à la santé, Olivier De Schutter, expert sur le droit à l'alimentation et Catarina de Albuquerque, experte sur l'assainissement.

« Il y a de bonnes raisons de penser que des milliers de civils ont été tués dans les trois derniers mois, et pourtant le gouvernement sri lankais manque encore à son devoir de rendre compte du nombre de victimes et de fournir un accès à la zone de conflit aux journalistes et aux inspecteurs humanitaires », a déclaré Philip Alston.

L'ONU estime qu'il reste plus de 50.000 personnes prises au piège dans une zone de 10 km2 au milieu des combats entre les troupes gouvernementales et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), un mouvement indépendantiste en guerre depuis plus de 25 ans.

« Les envois de nourriture et de médicaments dans la zone « sûre » ont été manifestement insuffisants le mois dernier et le gouvernement aurait retardé ou interdit le transport de médicaments vitaux ainsi que de tablettes de chlore », ont ajouté les experts.

« Du fait du blackout sur les sources d'informations indépendantes il est impossible de vérifier les affirmations du gouvernement sur le nombre de victimes ou sur les mesures prises pour minimiser la mort de civils innocents et d'assurer la livraison de l'assistance humanitaire », ont-ils déploré.

Par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) annonce vendredi également qu'une nouvelle cargaison de 25 tonnes de nourriture a été acheminée vers la zone de conflit par bateau de la Croix-Rouge.

Selon l'OCHA, une étude de 100 abris sélectionnés au hasard à Menik Farm, à Vavuniya, montre que 72% des gens interrogés ont été séparés de leur famille lors de leur fuite de la zone de combat.

De plus, 22% ont indiqué qu'un membre proche de leur famille est mort dans les combats. 15% des familles ont maintenant une femme à leur tête.