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Soudan : Ban craint une catastrophe humanitaire si l'accord de paix échoue

Soudan : Ban craint une catastrophe humanitaire si l'accord de paix échoue

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Si l'Accord de paix global qui a mis fin à la guerre civile entre le Nord et le Sud-Soudan venait à échouer, une catastrophe humanitaire se produirait, met en garde le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport publié mercredi.

« Il n'a toujours pas été donné suite à de nombreuses questions épineuses et primordiales se rapportant à l'application de l'Accord de paix global, or il n'est plus temps de laisser ces points en suspens. Les deux parties vont devoir s'employer avec beaucoup de détermination à trouver des solutions acceptables dans les délais impartis, et pour ce faire, leurs principaux partenaires internationaux doivent les aider énergiquement et de manière coordonnée », écrit M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité.

« Compte tenu de la catastrophe humanitaire qui se produirait si l'Accord de paix global venait à échouer, la communauté internationale doit continuer de s'employer à permettre aux parties de l'appliquer avec succès », ajoute-t-il.

Le Secrétaire général exhorte le gouvernement d'unité nationale soudanais à revenir sur l'expulsion de 13 ONG internationales après la décision de la Cour pénale internationale de délivrer un mandat d'arrêt à l'encontre du Président du Soudan, Omar Al-Bachir, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Selon lui, ces expulsions sont susceptibles de provoquer une crise humanitaire grave. « L'ONU collaborera avec le gouvernement et ses partenaires en vue de combler une partie des lacunes créées en organisant des interventions d'urgence à court terme. Les capacités dont on dispose pour intervenir immédiatement sont néanmoins limitées du fait de l'ampleur de ce qui est le plus important programme humanitaire au monde », ajoute-t-il.

Selon lui, en raison du retrait de ces organisations non gouvernementales, de vastes portions des trois zones et du Soudan oriental ne bénéficient plus que de très peu d'aide dans les domaines de l'assistance humanitaire, du relèvement ou encore de la réintégration. « Si l'on ne remédie pas à cet état de fait, la situation pourrait directement nuire aux efforts déployés pour promouvoir la paix et la stabilité dans ces régions fragiles, qu'il s'agisse de la distribution des dividendes de la paix, en particulier dans les zones à haut risque, ou de la mise en oeuvre d'activités de réconciliation », estime-t-il.

Par ailleurs, le Secrétaire général juge encourageants les progrès réalisés dans l'exécution du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration. « Ce programme est en train de prendre de l'envergure, ce qui devrait contribuer à instaurer un climat de confiance et à faire progresser l'application de l'Accord de paix global », dit-il.

Concernant les élections à venir, il invite les parties à se hâter de se prononcer sur les textes de loi concernant ces élections devant encore être adoptés et à mettre la dernière main au recensement et à la démarcation de la frontière, afin d'éviter tout nouveau retard dans la tenue des élections et la mise en oeuvre d'autres dispositions pertinentes de l'Accord de paix global.

Dans ce contexte, il recommande au Conseil de sécurité d'envisager de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS) pour une nouvelle période de 12 mois, jusqu'au 30 avril 2010. « La Commission électorale nationale ayant demandé à l'UNMIS de contribuer à la coordination de l'appui électoral apporté par la communauté internationale, je recommande au Conseil de sécurité de renforcer le mandat électoral de la Mission en lui demandant expressément d'aider la Commission électorale nationale à coordonner l'assistance offerte par la communauté internationale en vue de la tenue des élections », ajoute-t-il.