L'actualité mondiale Un regard humain

L’ONU face à la sécurité frontalière en Haïti

L’ONU face à la sécurité frontalière en Haïti

Un casque bleu brésilien distribue de la nourriture à des familles haïtiennes. (avril 2008)
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) apporte son aide aux autorités haïtiennes pour gérer les frontières maritime et terrestre du pays qui sont difficiles à contrôler.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) apporte son aide aux autorités haïtiennes pour gérer les frontières maritime et terrestre du pays qui sont difficiles à contrôler.

Au cours de sa visite la semaine dernière en Haïti, une partie de la délégation du Conseil de Sécurité s'est rendue, le 13 mars, à Ouanaminthe et à Fort-Liberté, dans le Nord-Ouest du pays pour évaluer l'exécution du mandat de la MINUSTAH dans le domaine de la gestion des frontières, précise la MINUSTAH dans un communiqué.

Les autorités locales ont fait part au Conseil des « défis importants à relever pour améliorer l'administration frontalière ». En effet, dans cette partie de la frontière allant de la Baie de Mancenille à la commune de Carice, longue de 70 kilomètres, une dizaine de pistes accessibles pour piétons et engins motorisés, sont difficilement contrôlables par l'Etat en raison des problèmes d'infrastructures. Dans certaines zones, même les téléphones et les radios de communication fonctionnent avec d'importantes difficultés.

Pour mettre en application les aspects du mandat relatifs à la gestion des frontières, de nombreuses dispositions ont été prises, notamment le renforcement de la présence de la MINUSTAH au niveau de cette partie de la frontière haïtiano-dominicaine. A titre d'exemples, plusieurs Projets à impact rapide (Qips) de la MINUSTAH portent notamment sur la réhabilitation du portail transfrontalier, la construction d'un entrepôt à la Douane et l'édification d'une barrière pour sécuriser les marchandises stockées au sein de cette institution étatique.

Un montant de 25.000 dollars américains a été investi dans ces trois projets. Un autre Projet à Impact Rapide d'une enveloppe d'environ 10.000 dollars américains portait sur la réhabilitation du sous-commissariat de Ouanaminthe.

Ces projets qui visaient le renforcement des infrastructures frontalières ont permis notamment un meilleur contrôle au niveau de la Douane, l'accroissement des taxes collectées, la limitation des trafics illicites et de la traite des enfants. Depuis la fin de l'année 2007, en effet, les recettes douanières, qui se situaient à moins de 3 millions de gourdes [la monnaie haïtienne, 100 gourdes font environ 2,4 dollars], se sont stabilisées autour d'une moyenne de 18 millions de gourdes par mois, selon des informations communiquées par les responsables de cette institution.

Par ailleurs, à l'initiative de la MINUSTAH, les autorités haïtiennes et dominicaines se sont rencontrées, le vendredi 7 mars 2009, pour poser les problèmes de la sécurité frontalière et prévoir des stratégies communes. Les autorités sont convenues d'organiser, à une fréquence régulière, de pareilles réunions en vue de parvenir à prendre des décisions efficaces relatives à la gestion des frontières.

A Fort-Liberté, la délégation du Conseil de sécurité a visité la base maritime qui abrite les bateaux destinés à assurer la sécurité au niveau des frontières maritimes de la zone. Depuis près de deux mois, cette base dispose de quatre bateaux. Elle héberge également une quarantaine de soldats de la paix (des marins) uruguayens, quatre UNPol et six agents de la Police nationale haïtienne (PNH). Un nombre identique de militaires et 12 UNPol sont déployés à la frontière terrestre aux côtés de 22 agents de la PNH.