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Soudan : L’ONU et les autorités évaluent les besoins après l’expulsion de 13 ONG

Soudan : L’ONU et les autorités évaluent les besoins après l’expulsion de 13 ONG

John Holmes, Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires.
L’ONU et le gouvernement soudanais sont en train de mener conjointement des missions d’évaluation dans le nord et le sud du Soudan, ainsi que dans l’ouest du Darfour, afin d’évaluer les vides à combler après l’expulsion de 13 ONG, a indiqué lundi le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes.

L'ONU et le gouvernement soudanais sont en train de mener conjointement des missions d'évaluation dans le nord et le sud du Soudan, ainsi que dans l'ouest du Darfour, afin d'évaluer les vides à combler après l'expulsion de 13 ONG, a indiqué lundi le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes.

Après leur retour mercredi de ces équipes d'évaluation à Khartoum, elles feront le bilan et chercheront diverses manières de couvrir les besoins des populations qui, désormais, ne sont plus comblés, a précisé M. Holmes au cours d'une conférence de presse au siège des Nations Unies, à New York.

Si l'expulsion des 13 ONG par les autorités soudanaises après la décision de la Cour pénale internationale d'inculper le Président soudanais Omar Al-Bachir pour crimes de guerre ne va pas changer radicalement la situation humanitaire du jour au lendemain, elle aura cependant à long terme une incidence très forte sur la capacité de l'ONU et de la communauté internationale à pourvoir l'assistance humanitaire à travers le pays, a noté M. Holmes.

Les domaines affectés vont être principalement ceux de la fourniture en eau propre, de l'assainissement et de la lutte contre les épidémies de maladies non traitées, en particulier dans les zones éloignées. En ce qui concerne l'alimentation, il a précisé que les besoins étaient couverts pour les deux mois à venir, grâce à une action d'urgence du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a lancé une distribution de produits alimentaires par le biais d'organisations locales.

Dans les camps de réfugiés, a indiqué John Holmes, il faut assurer l'approvisionnement en eau propre et, pour cela, disposer de carburant est indispensable afin de faire fonctionner les pompes. « Nous travaillons avec des institutions comme le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi qu'avec les ONG restées sur place et le gouvernement du Soudan, pour permettre la livraison du carburant ». Mais l'accès aux camps reste difficile, a-t-il expliqué.

Pour mettre en place une campagne de vaccination contre la méningite, M. Holmes a précisé que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qu'il dirige, travaillait avec l'OMS et les organisations restées sur place. Il s'agit de vacciner environ 100.000 personnes pour éviter que l'épidémie ne s'étende.

Parallèlement aux évaluations en cours, M. Holmes a indiqué qu'il était en pourparlers avec le gouvernement soudanais pour trouver des accords sur la transition. Même s'il s'oppose à la décision d'expulser les ONG et demande qu'elle soit révoquée, il espère en attendant trouver des arrangements concernant le transfert de personnels et de biens de ces ONG expulsées.

« Nous avons progressé sur ces questions, dans un certain esprit de coopération emprunt de pragmatisme », a-t-il relevé. Le personnel international des ONG s'est vu accorder un délai supplémentaire avant de quitter le territoire soudanais, afin, notamment, de gérer certains problèmes qui concernent les employés locaux qui travaillaient pour les ONG expulsées et de faciliter l'accès à leurs bureaux. En outre, le gouvernement reste engagé dans les termes de l'accord, toujours en vigueur, qui régissait les modalités de coordination et de facilitation de l'aide humanitaire.