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FAO : Les pêches mondiales doivent se préparer au changement climatique

FAO : Les pêches mondiales doivent se préparer au changement climatique

Les communautés dépendant de la pêche dans les pays en développement sont très vulnérables au changement climatique.
L’industrie de la pêche et les autorités halieutiques nationales doivent redoubler d’efforts pour appréhender les impacts que le changement climatique aura sur les pêches mondiales et se préparer à les affronter, selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié lundi.

L'industrie de la pêche et les autorités halieutiques nationales doivent redoubler d'efforts pour appréhender les impacts que le changement climatique aura sur les pêches mondiales et se préparer à les affronter, selon un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié lundi.

Selon la dernière édition du rapport de l'Organisation des Nations Unies La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture (SOFIA), les pratiques de pêche responsable doivent être plus généralisées et les plans d'aménagement doivent inclure les stratégies d'adaptation au changement climatique.

Selon le rapport publié aujourd'hui, les pêches et l'aquaculture contribuent dans une faible mesure, quoique significative, aux émissions de gaz à effet de serre durant les opérations de pêche, le transport, la transformation et le stockage des prises.

Par rapport aux opérations de pêche en elles-mêmes, les émissions par kilo de produits aquatiques après récolte transportés par voie aérienne sont très élevés, ajoute le SOFIA. Les expéditions intercontinentales par avion émettent 8,5 kg de CO2 par kilo de poisson transporté, soit environ 3,5 fois plus que pour le transport maritime et plus de 90 fois plus que le transport local de poisson (dans un rayon de 400 km de sa capture).

Les pêches mondiales totales ont atteint un nouveau record de production de 143,6 millions de tonnes en 2006 (92 millions de tonnes pour les pêches de capture, 51,7 millions de tonnes pour l'aquaculture). Sur ce total, 110,4 millions de tonnes étaient destinés à l'alimentation, et le reste aux utilisations non alimentaires (nourriture du bétail, farine de poisson pour l'aquaculture).

Les accroissements de production sont attribuables au secteur aquicole qui représente désormais 47 pour cent de tout le poisson consommé comme aliment par l'homme. La production des pêches de capture s'est stabilisée et ne devrait pas dépasser les niveaux actuels.

Dix-neuf pour cent des principaux stocks halieutiques des pêches marines commerciales suivis par la FAO sont surexploités, 8 pour cent sont épuisés, et 1 pour cent sont en voie de reconstitution, indique le SOFIA.

Environ la moitié des stocks (52%) sont classés comme «pleinement exploités» et les prises correspondantes ont par conséquent atteint - ou en sont proches - leur rendement maximal constant.

Vingt pour cent des stocks appartiennent à la catégorie «modérément exploités» ou «sous-exploités».

Les zones affichant les plus fortes proportions de stocks pleinement exploités sont l'Atlantique du Nord-Est, l'ouest de l'océan Indien et le Pacifique du Nord-Ouest.

Le SOFIA identifie la surcapacité (un trop grand nombre de navires associé à des technologies de pêche très performantes) comme le problème principal affectant les pêches aujourd'hui.

Le SOFIA dresse un tableau clair de l'importance de la pêche et de l'aquaculture dans le monde en développement.

43,5 millions de personnes participent directement - à plein temps ou à temps partiel - aux pêches de capture et à l'aquaculture. La plupart (86%) vivent en Asie. Quatre autres millions travaillent occasionnellement dans le secteur. En comptant les emplois dans la transformation, la commercialisation du poisson et les industries de service, et en incluant les personnes à charge de tous les travailleurs directs ou indirects du secteur, cela fait plus d'un demi-milliard de personnes qui dépend des pêches et de l'aquaculture.

Le poisson assure 15 pour cent au moins des apports protéiques moyens d'origine animale par habitant pour plus de 2,9 milliards de personnes. Il apporte 50 pour cent des protéines animales totales dans de nombreux petits états insulaires en développement, ainsi qu'au Bangladesh, au Cambodge, en Guinée Équatoriale, en Guyane, en Gambie, au Ghana, en Indonésie et en Sierra Leone.

Les emplois directs et indirects dans les industries connexes sont tout aussi importants pour les pays en développement, dont les recettes d'exportation des produits de la pêche ont atteint 24,6 milliards par an.