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Sierra Leone : La paix menacée par la corruption, la drogue et le chômage

Sierra Leone : La paix menacée par la corruption, la drogue et le chômage

Le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma.
Bien que le pays soit sur la bonne voie, la consolidation de la paix en Sierra Leone demeure menacée par la corruption, le trafic de stupéfiants et le chômage des jeunes, a estimé lundi le représentant du Secrétaire général, Michael von der Schulenburg, devant le Conseil de sécurité.

Venu pour la première fois faire rapport lors d'une séance du Conseil, le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) a assuré que la Sierra Leone était sur la bonne voie, comme en témoignent la disparition des groupes d'opposition et du recours aux armes pour régler les différends ethniques ou politiques, ainsi que le déroulement réussi de plusieurs élections démocratiques.

« Le pays a également fait des progrès dans la reconstruction de ses institutions nationales », a-t-il poursuivi, tandis que les seuils de pauvreté et de mortalité infantile ont reculé significativement depuis 2003, grâce à l'appui des partenaires internationaux de développement.

La Sierra Leone, un des pays les plus pauvres au monde, reste confrontée à trois défis majeurs susceptibles de compromettre des acquis encore fragiles: la corruption, le trafic de stupéfiants et le chômage des jeunes, que le président sierra-léonais, Ernest Bai Koroma, a clairement identifiés comme les priorités de son « Agenda en faveur du changement ».

Dans ce contexte, le gouvernement sierra-léonais a établi une Commission anticorruption, qui a approuvé plusieurs textes juridiques visant à renforcer la transparence, et a pris des mesures énergiques au lendemain de la saisie de la cargaison d'un avion qui se servait de la Sierra Leone comme point de transbordement pour acheminer en Europe des stupéfiants en provenance d'Amérique latine.

Soulignant que la Sierra Leone n'en était qu'au stade de la prévention, et que les stupéfiants « n'avaient pas encore pénétré sa société ni sapé ses institutions », M. von der Schulenburg a insisté sur l'importance de la coopération régionale pour lutter contre ce fléau.

Évoquant ensuite le chômage des jeunes, M. Schulenburg a expliqué qu'en Sierra Leone, un million de jeunes gens étaient sous-employés ou sans emploi. Or, comme l'a expliqué le représentant sierra-léonais, le chômage endémique risque d'avoir pour corollaire l'intensification du trafic de drogues, en particulier dans la région du fleuve Mano. Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement vient d'établir une Commission nationale de la jeunesse, qui doit maintenant être suivie de programmes concrets, a préconisé le Représentant exécutif.

Seuls l'assistance financière et le soutien constant des partenaires internationaux de développement, y compris le BINUCSIL, permettra au gouvernement de mener à bien les réformes qu'il a définies lui-même dans le « Cadre stratégique », qui consacre sa coopération avec la Commission de consolidation de la paix. M. Schulenburg a expliqué que l'approche intégrée du BINUCSIL, a été consacrée dans la « Vision conjointe de la famille des Nations Unies pour la Sierra Leone », document ayant récemment reçu l'appui de la CCP.